C'est avec le tramway que Nice se prépare à lancer le projet central et transversal de sa recomposition urbaine. Faute d'intercommunalité au sein de l'agglomération, la ville est partie seule, en 1997, pour assumer la maîtrise d'ouvrage d'une première ligne sur fer d'une longueur de 8,5 kilomètres reliant les quartiers nord à la vallée du Paillon, selon un tracé en « U » passant par le centre-ville. Depuis le début de cette année, la maîtrise d'ouvrage vient de bas- culer à la toute nouvelle communauté d'agglomération Nice-Côte d'Azur. Les études de conception de ce projet ont été réalisées par le groupement Kinicis : Sémaly, Alain Marguerit (paysagiste), Marc Barani et Bruno Dumetier (architectes).
Un premier marché de maîtrise d'oeuvre d'exécution bâtiment (qui concerne le centre de maintenance et d'exploitation de Comte de Falicon) a été confié par la ville à Marc Barani. Le lot infrastructures reste à attribuer, probablement par la communauté d'agglomération. L'enquête publique préalable à la déclaration d'utilité publique (DUP) est prête à être lancée. Sauf aléas, le projet devrait à peu près respecter le calendrier envisagé : lancement des travaux préparatoires au début de l'année 2003, mise en service pour la rentrée 2006.
L'investissement global TTC est évalué à près de 305 millions d'euros. La ligne de tram proprement dite coûtera 260 millions HT, auxquels s'ajoute la créa- tion pour 21 millions d'euros HT d'un site propre pour les bus qui s'étendra entre le centre administratif de la plaine du Var (à l'ouest) et la place Ile-de-Beauté (à l'est) qui ferme le bassin du port. Avec 20 stations, 6 pôles d'échanges principaux, des parcs autos relais aux deux terminus de la ligne et une série de parcs secondaires, cette première phase du TCSP (transports en commun en site propre) affirme son caractère largement multimodal. « L'objectif est d'inverser des tendances, explique Charles Crespolini, directeur de la mission tramway, en réduisant l'entrée de la voiture dans la ville. Ce rééquilibrage devrait faire passer de 16 % à 22 % la part d'usage des transports en commun. »
Les enjeux de la transformation des espaces publics traversés sont à la hauteur de la complexité de l'opération et de ses contraintes d'insertion. Une somme de 53,36 millions d'euros est prévue pour l'aménagement des espaces publics, le retraitement de la voirie et les aménagements paysagers. Il faut y ajouter 38,11 millions d'euros pour la modernisation en sous-sol des réseaux. « Le coût du kilomètre de la ligne - 30,48 millions d'euros - traduit bien cette dimension de projet urbain. Le passage du tramway ira de pair avec un traitement de façades à façades des voies empruntées. Sur une longueur de 4 kilomètres, il traverse de plus un tissu commercial continu », précise Maxime Bonis, directeur adjoint de la mission tramway. Enfin, et c'est une première européenne, le tramway de Nice recourra au procédé de l'énergie traction embarquée, qui évite de poser des lignes caténaires. L'absence de mâts devrait faciliter l'aménagement des célèbres places emblématiques Masséna et Garibaldi : le tramway parviendra peut-être à changer le visage de Nice...
PHOTOS ET CARTE :
Vue aérienne de l'axe nord-sud du futur tramway niçois.
Au départ du terminus nord (ci-contre à gauche), le tramway file droit vers la mer et trace son premier virage sur la place Masséna (ci-contre à droite), en croisant la ligne de bus en site propre qui relie le centre-ville à l'aéroport.
Le passage du tramway va de pair avec une large piétonisation des espaces publics (ci-dessus).
Autre projet d'envergure, l'extension du port (plan et perspective ci-contre) doit augmenter les capacités d'accueil des bateaux de croisière.
le projet d'extension de la digue du port.
