Nancy Chaudronnerie lourde, barrage discret

Trois clapets de 24 t en forme d'arête. Mise en place par tracteur fluvial à remorque hydraulique.

« Le maître d'oeuvre ne voulait voir aucun organe de manoeuvre. » Jean-Claude Caput, directeur de travaux et responsable du génie civil à la SAEE Ramelli, justifie par des critères esthétiques le choix de la technique de retenue d'eau du futur barrage de Nancy. Pour respecter ces souhaits, les lauréats du concours de conception-réalisation ont proposé un système de trois clapets actionnés par des vérins hydrauliques télécommandés.

La compatibilité de ce choix avec l'objectif de prévention des crues centennales de la Meurthe a imposé la fabrication de pièces d'une dimension imposante : en effet, chaque clapet, de 24 t, mesure 20 m de long pour 4,50 m de haut. Il est appuyé sur les inserts métalliques des piles en béton,

L'acheminement de ces pièces dans un site urbain a constitué l'étape la plus spectaculaire du chantier, au début novembre 1996 : le franchissement des cent derniers mètres a nécessité leur transbordement depuis un convoi exceptionnel routier vers un tracteur fluvial à remorque directionnelle hydraulique. Après cette manoeuvre, la mise en service des clapets s'étalera jusqu'à la fin de l'hiver 1997, en fonction des conditions météorologiques.

Un savoir-faire réutilisable

L'appareillage de chacun des clapets nécessite la réalisation d'un batardeau et dure trois semaines. Des palpeurs de niveau, situés en amont du barrage, transmettent les informations au local technique, d'où partent les ordres transmis aux vérins.

Premier barrage auquel participe l'entreprise Canam, « cette réalisation ne représente rien d'exceptionnel pour nous qui fabriquons couramment de grosses pièces de chaudronnerie », explique Léon Drouin, directeur général de la filiale française du constructeur canadien. Après le débitage et avant le cintrage qui permet de donner aux clapets leur forme en arête de poisson, le pliage constitue l'étape la plus impressionnante de leur fabrication : une presse de 700 t donne leur arrondi aux tôles fortes, à raison d'un croquage tous les 80 mm - ce terme désigne le départ d'arrondi, étalé sur 600 mm. Le constructeur s'adapte à une tolérance de 5 mm sur la longueur des clapets. Il s'engage également pendant sept ans sur la qualité des soudures, contrôlées par ressuage, magnétoscopie, ultrasons et radiographie.

Le développement de la lutte contre les crues - en particulier le long des frontières de l'Est - permet au métallurgiste lorrain d'espérer de nouvelles occasions d'utiliser ce savoir-faire.

SCHEMA :

Vue du barrage en coupe

FICHE TECHNIQUE

Maître d'ouvrage : communauté urbaine du Grand Nancy.

Conducteur d'opération : Société lorraine d'économie mixte (Solorem), assistée par la Navigation du Nord-Est.

Concepteurs réalisateurs : SAEE Ramelli (mandataire), Borie-SAE, Canam, Stucky Ingénieurs-Conseils : Atelier de paysages Bruel/Delmar.

Montant : 39,7 millions de F HT.

Les clapets ont été fabriqués par l'entreprise Canam, qui s'engage pendant sept ans sur la qualité des soudures.

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