Le plan de renouvellement urbain de la Mosson, plus grand quartier d'habitat collectif social de Montpellier (Hérault), avec 24 000 habitants, ne manque pas d'envergure. Sur un territoire de 300 ha, il mobilisera près d'un demi-milliard d'euros sur plus d'une décennie avec pour ambition première de rééquilibrer la ville. « Pendant quarante ans, l'aménagement urbain s'est concentré vers l'est, le long du fleuve Lez. Aujourd'hui, nos efforts doivent porter à l'ouest, sur la vallée de la Mosson, pour créer un grand parc métropolitain en lien avec les communes de Juvignac et de Grabels », résume Michaël Delafosse, maire (PS) de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole.
Chargé de la maîtrise d'œuvre urbaine avec Egis, La Strada, Coloco, Bfluid et Attitudes Urbaines, Passagers des Villes a proposé de redéfinir l'espace « par un séquençage de six cours urbains paysagers, d'est en ouest. Venant étirer le grand parc de la Mosson, ils deviennent des supports d'usages autant que des lieux de fraîcheur,
structurant la base du renouvellement de l'habitat. » La démolition des 858 logements commencera en 2024 avec la tour d'Assas, suivie de la reconstruction de 1 168 autres. Résidence emblématique, Uranus sera réhabilitée (15 M€) et accueillera notamment un commissariat mixte. Car, pour Michaël Delafosse, « il est fondamental de donner à voir rapidement aux habitants des éléments tangibles de transformation ».
Générer de la mixité. Autre enjeu : attirer les cadres moyens, créer des logements étudiants et seniors, et par porosité, générer de la mixité. « L'Anru a validé en mars près de 50 M€ supplémentaires [soit un investissement total de 540 M€, NDLR] afin d'inclure le secteur Saint-Paul qui bénéficiera de la création d'une ZAC (comme Mosson sud), de nouvelles opérations de recyclage de copropriétés dégradées, de nouveaux groupes scolaires et d'interventions sur le Grand Mail. Enfin, nous y implanterons en 2026 le siège d'Altémed [1] dans un bâtiment de 10 000 m2 », détaille Cédric Grail, directeur général de ce dernier.
La stratégie englobe tous les volets des politiques publiques dont l'éducation, « avec la construction des écoles en lisière pour pousser les quartiers à se connecter », poursuit Michaël Delafosse. Des polarités économiques, culturelles et sportives seront aussi constituées via la réhabilitation de l'existant (centre nautique Neptune, palais des sports Coubertin, stade de la Mosson…), la création de structures (centre d'affaires, cité artisanale, antenne de l'incubateur BIC…) ou encore en faisant de la Mosson un volet phare dans la candidature montpelliéraine de capitale européenne de la culture 2028. Avec l'ambition de rendre les habitants partie prenante du renouvellement, la métropole s'appuiera sur l'urbanisme transitoire et la Maison du projet. Installé dans l'espace Gisèle-Halimi, ce lieu de concertation réunira des services publics jusqu'alors disséminés ou absents.