La construction du nouveau quartier de l'amphithéâtre (250 000 m2 de logements, bureaux et commerces), principale extension du centre-ville de Metz (Moselle) qui se développera pendant une quinzaine d'années sur l'emplacement de friches ferroviaires, n'a pas commencé (début des travaux prévus pour 2003) que déjà s'achève l'aménagement du parc de la Seille, 20 hectares en vis-à-vis de ce futur quartier. Sur une largeur de 100 à 200 mètres et une lon- gueur de plus d'un kilomètre, c'est non seulement la rive gauche de la Seille, affluent de la Moselle, qui est transformée mais également la rivière elle-même et son lit. En effet, endiguée au début du siècle pour permettre l'installation d'une zone d'entrepôts, la rivière a retrouvé un cours « naturel », divaguant, avec une île centrale et des berges végétalisées qui s'abaissent en pente douce pratiquement jusqu'au niveau de l'eau. « La création d'un bras supplémentaire et d'une île permet de gérer les variations du niveau de l'eau tout en maintenant un accès piéton sur les rives », explique Jacques Coulon, mandataire de l'équipe de paysagistes. Différentes promenades sont aménagées le long de la Seille : un cheminement en berge basse, un autre à mi-hauteur au-dessus des crues annuelles, traité alternativement en parcours sinueux et en petits quais rectilignes équipés de banquettes, et, enfin, un dernier parcours qui domine la rivière. Deux collines érigées sur la rive droite à partir des matériaux de déblais donnent du relief et assurent l'isolation acoustique du quartier existant de Queuleu.
Les 130 000 m3 de terre déplacée, notamment pour creuser un nouveau bras et créer une île, ont permis de donner un aspect naturel au lit de la rivière. Le traitement des eaux pluviales participe de l'aménagement du parc dans une mise en scène soigneusement orchestrée. Conduites par un réseau traditionnel de canalisations souterraines jusqu'au parc urbain, elles sont déversées dans un premier bassin de 2 000 m2 contenant des roseaux, constituant un premier filtre naturel. Un deuxième bassin de lagunage de 2 500 m2 composé de plantes aquatiques accueille ensuite ces eaux pour les conduire dans une série de jardins qu'elles alimentent avant de rejoindre finalement la Seille. Dans le même esprit, à l'extrémité sud du parc, un terrain de sports peut se transformer, au moment des crues, en bassin de rétention.
Le parc met en scène deux grandes catégories végétales. Le milieu naturel des berges présente une alternance d'arbres de berges, de prairie humide et de parcelles de plantes vivaces. La partie la plus urbaine se partage entre des platanes pour les zones d'ombrage, des grands arbres élancés sur l'esplanade, une forêt urbaine sur les buttes aménagées sans oublier des murs de rosiers grimpants. Au total, près de 230 espèces différentes et 2 200 arbres prendront place dans le nouveau paysage du parc ouvert à touts les habitants. La partie centrale, peu boisée, servira d'aires de jeux. L'éclairage sécurisera le site et mettra en valeur les ouvrages, les végétaux et les reliefs. L'un des bassins bénéficie d'un traitement spécifique avec l'installation de particules phosphorescentes qui soulignent joncs et nénuphars.
FICHE TECHNIQUE ( page 139) :
Maîtrise d'ouvrage : ville de Metz (Michel Gendron, chef de projet)
Maîtrise d'oeuvre : Jacques Coulon, paysagiste ; Laure Planchais, paysagiste associée ; Sinbio, bureau d'études hydrologiques ; Ingerop bureau d'études géologiques ; agence Coup d'Eclat, concepteur lumière
Entreprises : Muller TP, terrassement ; DHR, génie végétal ; VPA/ Francial, ouvrages bois ; DHR/VPA, plantations ; Forclum, éclairage
Calendrier : 2000-2002
Coût total : 7,6 millions d'euros
Superficie : 20 hectares
DESSIN :
Vue schématique du parc avec le nouveau cours de la Seille. en haut (A G.), l'emplacement du futur quartier de l'amphithéâtre.
Sur les berges, alternance de prairies humides e de parcelles de plantes vivaces
PLAN D'ENSEMBLE.