L'agence d'architecture nicolas michelin a remporté à l'automne 2003 le marché de définition pour la conception de la partie ouest du quartier de l'amphithéâtre, au sud de la gare, sur un site de 20 hectares d'anciens entrepôts ferroviaires. Le projet, qui offre une grande lisibilité avec une avenue dessinant une longue courbe sur laquelle se greffent perpendiculairement les parcelles bâties et les espaces publics, a su emporter l'adhésion de la ville.
« Une ville se structure avec des rues et des places », avance André Nazeyrollas, premier adjoint au maire en charge du dossier, pour expliquer le choix d'un projet compatible avec une perspective urbaine à long terme. « Ce projet urbain, qui devrait se réaliser sur quinze ans, présente l'avantage de ne pas être figé dans le temps », poursuit-il. Le premier adjoint évoque entre autres les liaisons vertes établies avec les quartiers voisins du Sablon, de Queuleu et de Magny. Le site est accessible directement du centre-ville par un seul passage existant sous le faisceau ferroviaire, dénommé « passage de l'Amphithéâtre », que les architectes proposent d'améliorer. Une autre ouverture, piétonne, pourrait être envisagée via la gare SNCF, à la place d'un ancien couloir d'accès aux quais. La présence de la gare - qui accueillera le TGV en 2006 - a imposé de traiter avec attention ses abords, par un grand parvis incliné prolongé d'un jardin, l'ensemble conduisant à l'équipement phare du quartier, le nouveau Centre Pompidou - première antenne décentralisée du Centre national d'art et de culture - dont le concours d'architecture a été remporté par l'équipe Shigeru Ban-de Gastines-Gumudjian.
Observé dans son ensemble, le projet de Nicolas Michelin s'articule donc à partir d'une nouvelle avenue nord-sud qui dessinera une longue courbe, à partir du passage de l'Amphithéâtre. Cette rue, à dominante piétonne, autorisera un trafic lent de véhicules à double sens et un stationnement latéral. De part et d'autre se répartiront six places publiques qui ouvriront des perspectives dans le sens est-ouest et accueilleront les principaux équipements (Centre Pompidou, un cinéma multiplexe...) L'important programme de bureaux (50 000 m2) sera associé aux programmes de logements (1 500 m2). Les préoccupations environnementales sont prises en compte à différentes échelles. Au niveau de l'ensemble du quartier sont créés, dans le sens est-ouest, trois « corridors biologiques » rejoignant le parc de la Seille, continuités végétales assurées par la permanence d'un sol en terre naturelle ou par la liaison des feuillages des arbres. Des passages pratiqués sous le talus de la voie ferrée permettent de gérer les écoulements des eaux pluviales en suivant la pente naturelle. Dans le sens nord-sud, l'attention est portée sur le traitement de la zone longeant la voie ferrée. Une bande de 20 mètres est réservée entre les pignons des premiers immeubles et la voie ferrée, permettant de créer un talus planté d'arbres, d'aménager des dispositifs naturels de stockage et de transit des eaux pluviales avant leur rejet dans la Seille, et d'implanter des locaux techniques de production et de distribution d'énergie (électricité, chaleur, froid). Cette bande de recul peut également accueillir des fonctions de circulations douces, de détente, et des jardins privatifs de pied d'immeubles.
Fiche technique :
Maîtrise d'ouvrage : ville de Metz (direction de l'urbanisme) ; Sarem (Société d'aménagement et de restauration de Metz).
Maîtrise d'oeuvre de l'étude de définition : Agence Nicolas Michelin, architectes-urbanistes (Cyril Trétaut, Maxime Vicens) ; Paso Doble, paysagistes ; Tribu, environnement ; OGI, VRD.
Superficie : 20 ha.
Surfaces de planchers : environ 280 000 m2 shon (dont 50 000 m2 de bureaux)
Réalisation : 2005-2020.
ILLUSTRATIONS :
Vue aérienne du site du futur quartier, investi par les fêtes forraines.
Coupe transversal de principe montrant la mixité bureaux-logements dans les bâtiments.
Ci-dessus, perspective sur l'ensemble du quartier structuré par la nouvelle avenue en courbe et les places latérales.
A droite, schémas fonctionnels : écoulement des eaux de pluie, espaces verts et mails, équipements publics, corridors biologiques
