Métropole de Nantes : ZAC Pirmil-les-Isles, c'est parti !

Six ans après la création de la ZAC Pirmil-les-Isles, à cheval sur Rezé et Nantes (Loire-Atlantique), une douzaine d'îlots ont été attribués, un premier programme est commercialisé et Charier a démarré le chantier de terrassement des espaces publics de la première phase portant sur le secteur Basse-Ile, à Rezé, afin de poser la trame dans laquelle s'inséreront les immeubles. « Le projet est aujourd'hui pleinement porté par les nouveaux élus, se réjouit l'urbaniste Frédéric Bonnet (Obras), mandataire de l'équipe de maîtrise d'œuvre urbaine. Cela s'est traduit par des évolutions intéressantes sur la programmation des rez-de-chaussée ou un travail commun sur les épannelages avec des variations de hauteur allant du R + 2 au R + 11. »

Après trois ans de dialogue citoyen et un long travail collectif mené avec les professionnels et des filières biosourcées pour s'assurer de la faisabilité des modes constructifs, les six premiers îlots ont été dévoilés fin 2023. Nantes Métropole Aménagement (NMA) a ensuite désigné cet été les trois équipes lauréates chargées d'aménager les premiers îlots tertiaires, et deux nouveaux programmes de logement social et abordable ont été attribués fin novembre. Au total, les investissements publics/privés cumulés de cette première phase s'élèvent à plus de 300 M€.

Un peu à part car situé sur une parcelle privée tout en intégrant les prescriptions environnementales de la ZAC, le programme Piloti, porté par Sogimmo et Embréo (ex-ETPO Immobilier), est commercialisé depuis septembre et sera le premier à voir le jour, fin 2027. Malgré sa situation exceptionnelle en bord de Loire face à l'île de Nantes, il fait les frais du contexte économique et son démarrage est plutôt timide. « Nous ne pouvions pas nous permettre d'attendre plus longtemps, raconte Emmanuelle Le Floc'h, présidente de Sogimmo, mais nous avons heureusement de bons contacts, notamment parmi le personnel du futur CHU qui ouvrira juste en face en 2027. » Composée de trois bâtiments implantés de façon que tous les appartements (tous traversants) aient une vue sur la Loire, cette opération de 99 logements en accession se distingue par une architecture singulière. « De hauts pilotis permettent d'anticiper les risques d'inondations et l'aléa sismique, mais ils créent aussi des transparences sur le grand paysage de la Loire en libérant de vastes espaces collectifs en rez-de-chaussée », explique l'architecte Eric Lapierre (Expérience Architecture) ravi de construire à Rezé, « ville laboratoire du logement avec notamment la Maison radieuse de Le Corbusier ».

8,7 M€ au titre de France 2030. Les autres projets attribués vont eux aussi pouvoir démarrer. « Certains opérateurs ont pu s'impatienter, mais la crise s'est invitée dans le calendrier et nous avons profité de cette période pour travailler plus finement avec eux et affiner nos accords dans le cadre de France 2030 », explique Hassen Bouflim, directeur général de NMA. Car en juin dernier, le secteur Basse-Ile a été retenu comme « Démonstrateur de la ville durable », avec à la clé, un soutien de l'Etat en investissement à hauteur de 8,7 M€. « Cette aide a permis de dénouer le nœud budgétaire de beaucoup d'opérations en finançant la part innovation », assure Frédéric Bonnet. Concrètement, un consortium a été créé entre les promoteurs immobiliers et l'aménageur, et la Banque des territoires a chargé ce dernier de coordonner les subventions. « Quelque 1,8 M€ sont fléchés sur NMA pour la fabrication de terres fertiles, et sept projets vont recevoir jusqu'à 1,3 M€ pour soutenir leurs innovations qui portent principalement sur la transition des modes constructifs et la place du vélo », détaille Matthias Trouillaud, responsable d'opérations chez NMA.

Le dernier point de blocage levé concerne le pôle mobilité services (PMS) avec un parking silo de 620 places et une halle multifonctions de 800 m2 . Excepté Piloti, aucun des projets ne disposant d'un parking, le montage de ce PMS (évalué à 15 M€) était un préalable pour tout dépôt de permis de construire. Un nouveau pas de côté a été réalisé. « Nous en assurerons la maîtrise d'ouvrage, et il sera financé pour partie par les opérateurs, le futur exploitant et Nantes Métropole. Il servira aussi aux utilisateurs de la piscine olympique qui sera construite en limite de la ZAC », détaille Hassen Bouflim qui veut en faire un ouvrage réversible et donner toute sa place à l'architecture.