L'histoire d'Inspiratio, bâtiment tertiaire au sein de l'opération d'intérêt métropolitain Bordeaux Inno Campus, à Pessac (Gironde), est celle d'un programme bois qui tombe à l'eau. « Depuis 2016, tous nos projets sont pensés en structure bois », précise Claire Blanchard, directrice de programmes à l'agence bordelaise du promoteur Aventim.
Mais la doctrine bois des pompiers a mis à mal ce projet, refusé en l'état en mars 2022. « Il aurait fallu installer des sprinklers et tout encapsuler », précise Tristan Triaud, architecte associé de l'agence TLF, maître d'œuvre. « Ça nous a boostés, nous avons poussé d'autres curseurs », relate la directrice. L'immeuble de bureaux en R + 4 de 5 740 m² a été repensé avec une structure béton bas carbone intégrant des granulats recyclés et des façades en ossature bois. « Le maître d'ouvrage ne s'est pas laissé décourager », confirme l'architecte. Le tout est mis en œuvre depuis l'automne dernier par l'entreprise Etchart Construction. L'opération, livrée en juin prochain, vise la certification Breeam Very Good.
Et pour la première fois, le promoteur a mis en place une démarche de réemploi accompagnée par le bureau d'études spécialisé Neo-Eco. « Mi-2023, l'entreprise Valodem a déconstruit deux bâtiments de 700 m2 présents sur le site, et nous avons organisé une ressourcerie pour les professionnels et les particuliers pendant un week-end, relate Claire Blanchard. Aujourd'hui encore, il nous arrive d'utiliser des portes ou des cloisons. » Dalles de plancher, faux plafonds, éléments de plomberie, chemins de câbles, bois… Au total, 72,4 t de matériaux ont été réemployées via la ressourcerie éphémère.
Grande modularité. Aventim a veillé à l'appropriation du bâtiment par ses usagers via une grande modularité : le R + 3 et le R + 4 sont divisibles en quatre et cinq lots de 180 à 560 m2 . Le R + 2 a déjà été acquis par la Maif. Un parking occupe le rez-de-chaussée et le premier étage. Tous les lots disposent d'un espace extérieur, notamment de terrasses bois protégées par des pergolas végétalisées. S'y ajoute un rooftop de 230 m2 également accessible.
Compte tenu du recul de l'offre de locaux tertiaires, cette opération, dont le coût de travaux s'élève à 10,7 millions d'euros HT, ne devrait pas peiner à achever sa commercialisation.
