«Le décoffrage au jeune âge auquel nous procédons ainsi que la saturation de nos trois grues ont nécessité la mise au point de coffrages spécifiques pour les poutres et les poteaux, expose Stéphan Paillette, ingénieur chez GFC Construction (Bouygues). Ils sont déplaçables sans mobiliser de temps de grue. » Les propos du directeur de chantier sont sans équivoque : la construction du parking Saint-Exupéry à Lyon est un chantier de méthodes, mené de façon « industrielle ». Situé entre le terminal T1 de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry et la gare TGV – majestueux oiseau de métal signé de l’architecte espagnol Santiago Calatrava avec l’agence des gares –, ce nouveau parking souterrain comportera sept niveaux offrant environ 2 000 places de stationnement. L’exécution de la « boîte » a débuté avec la réalisation de parois moulées de 30 mètres de profondeur, 60 cm d’épaisseur sur une longueur totale de 405 mètres. « Nous avons bénéficié de très bonnes conditions de réalisation, se souvient Stéphan Paillette. Un sol de très bonne qualité avec une forte cohésion, pas de venue d’eau, une nappe à 40 mètres de profondeur… »
Les délais étant serrés, on ne lésine pas sur les moyens. Il faudra à peine plus de deux mois aux quatre ateliers en postes de Solétanche Bachy et Spie Fondations pour achever l’enceinte du parking stabilisée par deux lits de tirants. Alors que l’appel d’offres envisageait une réalisation en « top and down »*, le groupement d’entreprises a proposé une variante de terrassement en fouille ouverte grâce, là encore, à la bonne tenue du sol. 200 000 m3 de matériaux ont été extraits de l’intérieur de la paroi moulée, nécessitant jusqu’à 200 tours de semi-remorques par jour. « Le phasage a été rendu complexe par la nécessité de faire cohabiter les terrassiers et les ateliers de tirants, précise Stéphan Paillette. Car nous avions un délai incompressible d’une semaine pour le séchage du coulis avant mise en précontrainte des tirants. »
Trois niveaux d’étaiement. « La réalisation du gros œuvre a été répartie sur trois zones similaires, en trois chantiers pratiquement indépendants, détaille le directeur du chantier. Bénéficiant chacun de matériels et d’une zone d’installation, ils avancent parallèlement, en décalage d’un niveau. » Fondée sur semelles superficielles ponctuelles, la structure du parking est composée de poutres butons – 721 de 15 m – ancrées dans les parois moulées et s’appuyant sur des poteaux en béton armé. Chaque grue dessert trois coffrages de poutres butons et deux coffrages de poteaux intégrant les modénatures qui confèrent au parking son identité architecturale. Les 42 000 m2 de planchers sont en béton coulé sur bacs acier collaborants laqués. Le coulage de la dalle de compression de 11 cm d’épaisseur impose un étaiement sur trois niveaux pour reprendre la charge de béton frais. C’est pourquoi au fur et à mesure de son avancement, le chantier a vu pousser une véritable forêt de 7 000 étais supportant 13 km de poutrelles, le tout fourni par Mills. A raison d’un étage réalisé tous les seize jours, le gros œuvre devrait être achevé en mai prochain.
22400 m3 de béton (gros œuvre)
1710 tonnes d’armatures
42000 m2 de bacs acier laqués
21 km de cornières
11000 m2 de parois moulées



