Alluvions du Rhône lâches et perméables, substratum molassique sablo-argileux assez étanche, ou môle granitique dur et fracturé… les horizons géologiques rencontrés par le tunnelier ont des caractéristiques parfois antagonistes. Pour affronter cette diversité, la machine, fabriquée par l’allemand Herrenknecht, devait être polyvalente. Ainsi, au mode de confinement par pression de boue, idéal pour percer les terrains meubles et perméables, est associé un couple très important (20 000 kNm), qui permet de venir à bout des roches granitiques les plus dures. Les équipes de travaux ont profité du passage favorable sous le Rhône, en pleine molasse, pour se préparer à l’attaque prochaine du front granitique, en modifiant radicalement la configuration de la tête de coupe. Empruntant les sas hyperbares, 55 plongeurs se sont ainsi relayés pendant dix jours à la tête du tunnelier, sous une pression de 3 à 4 bars, pour modifier le nombre et le type de molettes de coupe. Les 40 molettes du mode « soft » ont été remplacées par les 50 molettes du mode « hard ».

