Matériel Coffrages sur mesure pour un pont atypique

La forme elliptique des pylônes du futur pont levant sur la Seine à Rouen a nécessité la mise au point d’un coffrage spécifique. Un béton performant a été mis en œuvre pour obtenir un parement de qualité.

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Le sixième pont sur la Seine, qui permettra de décongestionner le centre-ville de Rouen et de dynamiser l’économie de la ville, prend forme à l’ouest de la préfecture de Seine-Maritime. Rappelons que l’ouvrage, qui culminera à 86 m au-dessus des quais, est un pont levant comportant deux tabliers indépendants (1 200 t par travée) en caisson orthotrope (1) d’une hauteur de 3,50 m. Il permettra de dégager un gabarit de 55 m (par rapport aux plus hautes eaux navigables), autorisant ainsi le passage des navires de l’Armada et des paquebots de croisière. Les deux pylônes béton dédoublés de 67 m de hauteur, constitués chacun de 2 fûts pseudo-elliptiques de 4,35 m de largeur sur 9,50 m de longueur, sont aujourd’hui quasiment terminés.

Tolérances de construction sévères. Pour réaliser ces structures, qui prennent appui sur des boîtes elliptiques géantes (35 x 20 m) presque immergées (2), à la géométrie délicate, le groupement a conçu un outil métallique coffrant grimpant spécial fabriqué par CTLM. Chacun d’eux (un pour chaque rive) est constitué d’un noyau intérieur rétractable et d’une partie extérieure formée de demi-coquilles. « Cette conception simplifie la mise en œuvre, la possibilité de débattement intérieur nous permettant de positionner l’outil après le ferraillage », explique Florent Janssen, un des responsables du chantier de Quille (filiale de Bouygues Construction). Autre particularité technique : l’intégration d’une poutre treillis périphérique capable de reprendre les efforts de poussée et donc de supprimer toute présence de tiges traversantes (exclues pour des exigences architectoniques).

Les exigences architecturales pour la qualité du parement ont conduit à la mise au point d’une formulation pointue. « Un B40, adjuvanté au Glenium 27 et dosé à 400 kg de ciment par m3 », précise Florent Janssen, « le décoffrage s’effectuant à l’huile végétale [Reofinish]. » Le mélange, à la limite de l’autoplaçant (slump de 20), garantit une résistance au jeune âge élevée (10 à 12 MPa) afin de tenir les cadences escomptées.

« Nous avons fonctionné sur des cycles d’une journée, par levée de 4 m, en pianotant entre les deux fûts de chaque pylône », poursuit Florent Janssen. Particularité technique : la mise en œuvre d’un flocage extérieur autour des outils coffrants et l’installation d’un système de soufflerie d’air chaud à l’intérieur, pour faire face aux rigueurs de l’hiver et tenir le béton bien au chaud.

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