"Comme on pouvait s’y attendre", les résultats du mois de février sont particulièrement mauvais dans le secteur des matériaux minéraux de construction informe d'emblée l'Unicem (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction) dans sa lettre de conjoncture de mars.
En cause principalement : l’offensive hivernale extrêmement rigoureuse qui a "affecté l’activité dans une très grande majorité des régions de France et durant plus de la moitié du mois". Conséquences : les livraisons de granulats ont enregistré une chute de 32 % (en données corrigées des jours ouvrables) par rapport au mois de février 2011 et la production de béton prêt à l'emploi (BPE) s’est effondrée, de 33,6 % par rapport à l’an dernier.

"La tendance imprimée par le mois de janvier n’a donc pu se consolider et perturbe fortement la lisibilité conjoncturelle", note l'Unicem. Sur les trois premiers mois de 2012, la tendance est devenue très négative par rapport au trimestre précédent (- 10 % pour les granulats et - 6 % pour le BPE) et par rapport au premier trimestre 2011 (- 6,4 % pour le granulat et de - 8,7 % pour le BPE).
L'Unicem note quand même que "les volumes constatés au cours du mois de février 2012 sont très inférieurs à ceux observés en moyenne sur les 23 dernières années." Le mois de février serait donc une "aberration" déconnectée de l'évolution à long terme (1) alors qu'une évolution plutôt haussière de l'activité était anticipée. En effet "en dépit d’une inflexion sensible dans les enquêtes d’opinion des professionnels du bâtiment et des travaux publics, les carnets de commande demeurent relativement étoffés au regard du passé", rappelle l'Unicem qui juge que même si le climat des affaires et les prévisions d’activité pour les prochains mois sont jugés plus défavorables, cette tendance relève plus "d’un comportement de prudence et d’attentisme" de la part des professionnels que d’un réel effondrement de leurs perspectives.
Potentiel d’activité relativement soutenu pour le premier semestre 2012
En effet, fin janvier 2012, et sur les trois derniers mois connus, les permis de construires des logements s’inscrivaient encore en hausse de près de 22 % par rapport à la même période de l’an passé (536.000 permis délivrés pour les logements en 2011 et 425 000 mises en chantier).
Malgré les nombreux signes de ralentissement et l'attentisme des professionnels, l'Unicem veut croire qu'avec les derniers chiffres de la
Banque de France indiquant, en janvier, une croissance des crédits à l’habitat et une hausse limitée des taux d’intérêt (50 points de base sur un an : 3,5 % en janvier 2011 contre 4 % en janvier 2012), la construction de logements et la promotion immobilière devraient tenir le coup. S'agissant de l’accès aux financements des collectivités locale en revanche, la situation, plus compliquée est "dommageable pour le secteur des travaux publics pour lequel l’assèchement des ressources financières bancaires constitue un frein rédhibitoire à l’activité et donc à la demande de matériaux" conclue l'Unicem.
