Marseille : la SPLA-IN aménage les espaces publics de proximité

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La rue Despieds dans le secteur Cœur Belle de Mai, telle qu'elle est aujourd'hui...

Outil opérationnel de la métropole Aix-Marseille-Provence dans la lutte contre l'habitat dégradé, la société publique locale d’intérêt national (SPLA-IN) a commencé le recyclage d'une quarantaine d'immeubles dans les îlots démonstrateurs de Noailles et de Cœur Belle de Mai, au centre de la cité phocéenne. Sa tâche ne s'arrête pas là. Cet été, elle lancera la requalification des espaces publics de proximité dont les principes ont été soumis à la concertation du public et validés par le collège des maîtrises d'usage créé dans le cadre du projet partenarial d'aménagement (PPA) du Grand Centre-ville. Auparavant, elle doit passer un accord-cadre de travaux «Voirie et réseaux divers » avec un groupement d'entreprises puis lancer, fin avril, une seconde consultation pour les lots « aménagement paysager » et « équipements ». D'ici fin 2027, 17 000 m2 à Noailles et 18 000 m2 au sein de Cœur Belle de Mai seront traités pour un montant total de travaux de 10 M€ HT.

« Le périmètre d'aménagement est plus large que celui des îlots, de manière à pouvoir travailler sur une entité cohérente. Notre intervention vise, d'une part, à adapter les espaces publics au changement climatique par la végétalisation et la désimperméabilisation des sols, contribuant ainsi à la gestion des eaux pluviales. De l'autre, il s'agit de rééquilibrer les usages avec comme priorité l'apaisement de la circulation et la sécurisation des cheminements piétons », développe Valérie Robert, directrice de l'aménagement à la SPLA-IN.

Lieux de convivialité

Définis avec l'aide de l'équipe de maîtrise d'œuvre conduite par Passagers des villes (1), les principes d'aménagement comportent des nuances. Exclue à Noailles, la voiture ne peut l'être à Cœur Belle de Mai, mal desservi par les transports en commun. Les places de stationnement y seront donc conservées, sous la forme d'une bande désimperméabilisée et plantée d'arbres. Les trottoirs seront élargis et les rues les plus étroites transformées en « zones de rencontres », avec une vitesse de circulation des véhicules inférieure à 20 km/h.

« Par ailleurs, grâce à l'optimisation des emprises dédiées à la circulation et au travail technique de récolement des contraintes de réseaux souterrains et de giration des bus, des lieux de convivialité pourront être créés autour du secteur. Equipées de points d'eau et de mobilier urbain, ces placettes seront plantées », précise Aurélie Johann, architecte-urbaniste chez Passagers des villes. Par exemple, à son débouché en direction de la rue Jean-Jobin, la rue Bernard se termine par trois branches avec un terre-plein central de 20 m2 . Il sera remplacé par un espace de 400 m2 planté et doté de mobilier où les habitants pourront attendre le bus ou la sortie de l'école située à proximité. Au total, 70 arbres d'essences différentes apporteront fraîcheur et ombre dans ce secteur minéral. A Noailles, cependant, les efforts de rationalisation des réseaux dans le sous-sol ne suffiront pas pour planter partout, compte tenu de l'étroitesse des rues.

Surveillance de la nappe phréatique

L'impact de l'infiltration des eaux dans un tissu urbain ancien est une autre donnée à prendre en compte. « Les études ont montré, à certains endroits, un niveau élevé de la nappe avec un phénomène de remontée des eaux qui peut porter atteinte aux caves, voire aux structures des bâtiments, explique Laure de Buzon, responsable du pôle aménagement d'espaces publics à la SPLA-IN. Ainsi, en attendant un déploiement plus large, le bureau d'études Ginger Burgeap a été missionné pour modéliser le phénomène. Dans chacun des deux secteurs d'intervention, une zone test, instrumentée avec des piézomètres, servira à mesurer le taux d'humidité dans le sol à proximité des fondations. » Sept ans après le drame de la rue d'Aubagne à Noailles, la précaution reste de rigueur. L'effondrement des trois immeubles est en effet en partie lié à des réseaux d'eau mal entretenus.

(1) Avec Topografik Paysagistes, Egis Villes et transports, Inddigo, L'Adeus et NSL Architectes.

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Un opérateur chargé de trois missions

L'aménagement des espaces publics de proximité dans Cœur Belle de Mai et à Noailles s'inscrit dans le cadre de la concession d'aménagement accordée par la métropole Aix-Marseille-Provence à la SPLA-IN en janvier 2023. Il est le troisième pilier de la mission confiée à la société par ses trois actionnaires : l'Etat, la Ville de Marseille et la métropole. Les deux autres sont le recyclage de 182 immeubles dégradés et, via une OPAH-RU, l'accompagnement des propriétaires privés et des syndicats de copropriétaires pour réaliser des travaux de réhabilitation de leurs biens à l'intérieur des 1 000 hectares du périmètre du projet partenarial d'aménagement (PPA) du Grand Centre-ville. Pour l'îlot démonstrateur Hoche-Versailles, également inscrit dans le PPA, la concession signée avec l'établissement public d'aménagement Euroméditerranée ne porte que sur le recyclage du bâti. La métropole a donc confié en décembre 2024 un nouveau mandat à la SPLA-IN pour requalifier les espaces publics de proximité de ce secteur. Comme le cadre contractuel est différent, celle-ci va choisir à la fin de l'année une équipe de maîtrise d'œuvre dédiée à ce projet.

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