Les premières Rencontres économiques d’Iter se tiendront, le 17 octobre, au palais du Pharo à Marseille (1). Claude Cardella, président de la CRCI Paca-Corse, évoque les enjeux pour les entreprises régionales de cette opération hors normes.
Qu’attendez-vous des Rencontres économiques d’Iter ?
Cette journée marque la première étape concrète de la mobilisation du monde économique pour réussir la formidable aventure que constitue l’implantation d’Iter à Cadarache. Nous avons l’ambition de réunir à Marseille 700 entrepreneurs, pour la plupart régionaux, pour leur présenter le programme international porté par l’Union européenne et ses six partenaires. Il s’agit de sensibiliser les entreprises à la portée scientifique du projet, mais surtout de leur expliquer comment aborder les marchés lancés à l’occasion de la construction du réacteur expérimental et des nombreux équipements publics et privés qui verront le jour autour du site.
Les PME régionales pourront-elles tirer leur épingle du jeu dans cette opération ?
Avec Iter, on change d’échelle. C’est la mondialisation qui débarque dans l’espace économique régional. Les entreprises de Paca auront sans doute des difficultés à accéder aux marchés de premier niveau, notamment à l’intérieur de l’enceinte du CEA, mais elles sont parfaitement légitimes pour participer aux marchés de sous-traitance et aux opérations lancées autour du site. Il existe dans un rayon de 100 à 200 km autour de Cadarache suffisamment de compétences pour construire des bâtiments ou des routes.
Ne craignez-vous pas que l’ampleur du projet et sa complexité ne dissuadent les entrepreneurs régionaux de soumissionner pour les appels d’offres internationaux ?
Ces Rencontres économiques visent justement à aider les entreprises de taille régionale à se positionner sur ces marchés. Si elles possèdent le savoir-faire technique, il leur reste souvent à acquérir une culture économique compatible avec un projet de la dimension d’Iter. Il s’agit notamment d’apprendre à travailler ensemble, d’imaginer des groupements, d’accueillir sur les chantiers des entreprises et des salariés venant parfois de très loin. Si les entreprises réussissent cette révolution culturelle, elles n’auront aucune difficulté à participer à Iter.
Quel sera le rôle du réseau régional des CCI ?
Nous souhaitons accompagner l’entrepreneur à chaque étape du programme. Cela passe par la mise en place d’outils de veille sur les appels d’offres, par le décryptage des documents juridiques, par des actions de formation.
Nous voulons aussi être à l’interface de la relation entre les forces économiques et les différents maîtres d’ouvrage, en particulier pour faciliter un découpage des lots compatible avec la taille des entreprises présentes sur notre territoire. Enfin, nous entendons diffuser un maximum d’informations sur Iter. Nous avons d’ailleurs créé le site interentreprises.com à cette intention.
