« Façonner une belle peau au béton » est le leitmotiv du P-DG de Bâtiments Associés, Pierre Possémé, toujours preneur d'une innovation dès lors que celle-ci s'avère esthétique et durable. La construction du complexe sportif de Muizon lui donne l'occasion de peaufiner un parement lisse via le concept Agilia vertical, béton autoplaçant.
Ce procédé, utilisé pour la première fois dans la région, permet un bon enrobage des aciers, sans qu'il soit besoin de vibrer le béton. Passé les tout premiers essais de fluidité du béton à adapter en fonction de l'humidité ambiante, la mise en oeuvre, à la pompe par tuyau manuportable, trouve son rythme. La sobriété de conception - l'architecte rémois Jean-Philippe Thomas a opté pour le fonctionnel et la lisibilité - valorise l'aspect parachevé des parois, mannequins irréprochables à l'appui. Seules les veines du bois, minutieusement raboté, affleurent aux arêtes parfaitement d'équerre.
Les délais de construction sont réduits
La propreté sans faille des banches renforcées (après essais de pression) évacue la « reprise des nids d'abeille ». Le béton, après décoffrage en 24 heures, est prêt au sablage, voire au vernis, tant son aspect est esthétique.
Soucieuse de « privilégier le savoir-faire », la commune de Muizon, maître d'ouvrage, remarque qu'« accorder systématiquement un marché au moins-disant est un frein à l'innovation ». Le béton autoplaçant appelle un raisonnement économique global : si la préparation du chantier est exigeante, l'entreprise fait l'économie d'une grue, de la vibration du béton et du ragréage. De plus, souligne Jacques Guiod, de l'entreprise Béton Chantiers Bourgogne, « l'avancée plus rapide des banches réduit les délais de construction ».
Ainsi, commencé mi-novembre, le complexe sportif de 1 650 m2 sera livré à la fin du mois de mai 2001, pour un investissement total de 8,7 millions de francs (1,3 million d'euros).
JOCELYNE AUBERT