Lyon : un troisième plan Lumière tout en sobriété

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Conçue par l’agence Aurel, dans un esprit d’espace domestique avec de grands lustres, la mise en lumière de la voûte France Péjot (2011) sous la gare de Perrache confère à ce passage une ambiance apaisante.

Ville des Lumières, Lyon (Rhône) a adopté, lors du conseil municipal du 11 mai, son troisième plan Lumière. Avec un leitmotiv : prendre soin de la nuit. « Avec les différentes délégations de la Ville, les associations et l'agence d'urbanisme de l'aire métropolitaine, nous avons fait le bilan des deux précédents plans. Nous sommes arrivés au constat que nous devons considérer le paysage nocturne comme un bien commun », a indiqué Sylvain Godinot (EELV), adjoint au maire de Lyon délégué à la transition écologique et au patrimoine.

Ce troisième plan s'articule donc autour de trois axes : la qualité, la sobriété et la citoyenneté. Sur le premier, l'exécutif entend « faire mieux en sortant de la logique de faire plus ». Ainsi, certaines mises en lumière seront retravaillées par les agents de la direction de l'éclairage urbain. Ces réécritures plus fines seront ciblées sur des mairies d'arrondissement, des églises, des groupes scolaires… Ce travail sur l'existant n'empêchera pas quelques créations, comme l'éclairage de la chapelle de l'Hôtel-Dieu ou encore de certains passages sous des voies ferrées.

« Cacolumie ». Mais qui dit qualité dit aussi un meilleur équilibre entre lumière privée et lumière publique. Avec un objectif : lutter contre la « cacolumie ». Ce terme, emprunté à Laurent Fachard, spécialiste de l'éclairage, désigne la superposition de sources lumineuses générant un inconfort visuel et une détérioration des ambiances nocturnes. Aussi, la Ville a édicté un cahier de recommandations à destination des aménageurs, des architectes, des promoteurs, des commerçants… Il s'appuie notamment sur le règlement local de publicité de la métropole de Lyon dont l'adoption est prévue en juin prochain. Il devrait proscrire les écrans numériques et les publicités sur bâches de chantiers, ainsi qu'interdire les publicités lumineuses la nuit.

Le chantier de la sobriété, engagé depuis quelques années, va se poursuivre avec l'objectif de diviser par quatre les consommations énergétiques d'ici à 2050 par rapport à 2000. Grâce aux leds notamment, la Ville a déjà franchi un palier en diminuant de 50 % sa consommation d'énergie entre 2000 et 2021 (passant de 42 GWh à 21 GWh) tout en ayant augmenté le nombre de points lumineux de 27 % (78 620 points lumineux et 370 mises en lumière). La sobriété sera aussi une opportunité pour améliorer la qualité de la nuit et prendre soin de la biodiversité en créant une trame noire. « Nous allons nous donner le temps de chercher des technologies qui permettront un pilotage plus fin de l'éclairage public, rue par rue, place par place », a expliqué Sylvain Godinot. Les élus n'excluent pas, une fois ce pilotage possible, de reproduire l'expérimentation menée en 2022 d'éteindre l'éclairage public une partie de la nuit.

Côté citoyenneté, la Ville, qui a fléché une enveloppe de 20 M€ sur le mandat, entend associer habitants, acteurs économiques et aménageurs de la ville à toute nouvelle création lumière.

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