Décidé à doter la ville de Lyon des meilleurs atouts pour entrer dans le prochain millénaire, Raymond Barre, fort d'une situation financière assainie et désormais correcte, a décidé de lancer un grand emprunt « Lyon 2000 » de 500 millions de francs - l'équivalent d'une année moyenne d'investissement - qui facilitera, sans attendre le prochain mandat, la réalisation de projets culturels, sportifs, scientifiques et économiques. « Un exemple à suivre pour les autres collectivités », a salué Serge Rampa, président de la Fédération régionale des travaux publics.
Pour le maire de Lyon, les frais de fonctionnement sont maîtrisés, l'autofinancement est reconstitué - à 150,7 millions de francs, il a augmenté de 46 % en 1996 -, et les ratios d'endettement restent inférieurs à la moyenne nationale des villes comparables : 4 133 F/hab. à Lyon contre 7 976 F/hab. en France pour les villes de plus de 100 000 habitants, 9 445 F/hab. pour Lille, 10 751 F/hab. pour Bordeaux et 11 762 F/hab. pour Marseille.
« Puisque la conjoncture et l'état de nos finances le permettent, nous réaliserons de nouveaux investissements sans attendre », se réjouit Raymond Barre, qui n'entend pas pour autant abandonner sa rigueur de gestion. L'emprunt destiné à couvrir des investissements à lancer entre 1998 et 2000 sera émis à l'automne 1998. Une première tranche de 100 millions devrait être souscrite par les particuliers, le solde à lancer en fonction des besoins prendrait « la forme d'un emprunt obligataire de longue durée indexé sur l'euro à partir de 1999 ».
Chef de file de l'étude financière de l'opération, le Crédit local de France prendra logiquement la tête du regroupement des établissements bancaires en charge de l'émission pour le compte de la ville.
Ce sont ainsi quelque 3 milliards de francs qui devraient être investis tout au long de l'actuel mandat, à condition de « continuer à maîtriser l'évolution de (nos) dépenses de fonctionnement », par le biais notamment du lancement de la démarche « Performance » - engagée par Xavier de Lagorce, secrétaire général -, qui devrait porter ses premiers fruits dès le budget primitif 1998.