Nouvelle étape pour le tunnel ferroviaire du Lyon-Turin. Lors de son conseil d’administration du 25 juin, Telt, le maître d’ouvrage, a été autorisé à publier l’avis de marché pour les travaux à réaliser côté italien. Ce qui marque « la fin du parcours pour lancer les travaux » définitifs.
Cet avis de marché est divisé en deux lots : le premier concerne les travaux de construction du tunnel de base, le second la valorisation des matériaux d’excavation. Représentant un montant global estimé à 1Md€, l’avis sera publié « dans les prochains jours au Journal européen », indique Telt.
Un premier pas vers les appels d'offres
L'avis de marché est un premier pas vers les appels d'offres. Il permet aux entreprises intéressées de faire connaître leur intérêt pour ces lots. D’ici environ six mois, Telt sélectionnera ensuite les candidats et vérifiera « les volontés des deux gouvernements » français et italien avant de « procéder à l’envoi du cahier des charges ».
Le même type de procédure a été enclenché en mars pour les travaux définitifs en France. La sélection des candidats ne devrait pas être arrêtée avant la rentrée. La situation pour la réalisation du tunnel semble donc se débloquer, après plusieurs mois d’incertitudes.
Un projet remis sur les rails
En effet, le contexte politique en Italie avait un temps laissé craindre un abandon du projet, compte tenu de la farouche opposition du Mouvement 5 étoiles de Luigi di Maio. Mais les résultats des récentes élections, européennes et régionales, ont semblé le remettre sur les rails. Les électeurs du Piémont, la grande région industrielle du nord-ouest de l'Italie où passe la liaison ferroviaire, se sont en effet prononcés à 85% pour la Ligue et le Parti démocrate, qui soutiennent le Lyon-Turin.
Le projet, vieux de plusieurs décennies, est constitué du tunnel de base de 57,5km, estimé à 8,6Mds€. S’y ajoutent les voies d’accès côté français (7,7Mds€) et italien (1,7 Md€). Son objectif affiché : réduire le transport de marchandises en camion à travers les Alpes au profit du rail et à diviser par deux le temps de trajet pour les passagers, en mettant Turin à deux heures de Lyon.