Bien qu'unanimement reconnu comme bâtie dans un site exceptionnel entre Rhône et parc de la Tête-d'Or, la Cité internationale de Lyon, oeuvre totale de Renzo Piano quelles que soient les maîtrises d'ouvrage, ne devrait mettre pas moins de vingt ans pour parvenir à son complet achèvement : de 1987, date de création de la société d'économie mixte initiale en charge de cet aménagement, à 2006, date d'achèvement du dernier espaces publics. Soit un investissement total de 600 millions d'euros (3,9 milliards de francs) pour 220 000 m2, qui auront survécu à la crise immobilière des années 1990, même si la tour-hôtel initialement prévue, l'équipement emblématique de l'opération, en a tout de même fait les frais.
Les entreprises manquent à l'appel
Alors que la première phase de 272 millions d'euros est achevée, la deuxième de 125 millions d'euros démarre (1) avec l'ordre de services donné incessamment par George V Rhône-Alpes pour 20 000 m2 de logements en accession. « Je cherche désespérément des entreprises », se plaint Jean-Pierre Cluzel, directeur général de George V Rhône-Alpes. Suivront une deuxième tranche de 12 000 m2 de logements, 3 000 m2 de logements intermédiaires locatifs (CIL) - « Nous participons à la mixité sociale dans un site de qualité », explique Claude Joussandot, directeur général de CIL, collecteur de 1 % - 18 000 m2 de bureaux (Sari développement), 1 000 places de parking enterrées (Lyon Parc Auto) et 3 ha de jardin et d'espaces publics (SEM Cité internationale).
Ce chantier multisite, qui devrait battre son plein dès la fin 2002 - le fait générateur de cette phase sera l'achèvement de la dalle du parking à l'automne 2002 -, requerra par ailleurs une organisation extrêmement fine compte tenu du nombre prévisible de grues et des contraintes de son environnement.
La troisième phase désormais au stade de l'avant-projet sommaire (APS) pèsera 165 millions d'euros. Elle comprendra 12 000 m2 d'hôtel quatre étoiles (promoteur Imagine, vraisemblablement à l'enseigne Marriot), 8 000 m2 de bureaux et de commerces, 1 900 places de parking enterrées (Grand Lyon, George V), 4 800 m2 d'espaces publics (SEM de la Cité internationale avec une maîtrise d'oeuvre Latz Partner et Kazuo Katase) et une passerelle sur le Rhône (Grand Lyon).
Restera le palais des congrès, projet fondateur de cette dernière phase, « largement engagée mais pouvant être arrêtée ou réorientée par la nouvelle équipe du Grand Lyon », selon Henry Chabert, président de la SEM de la Cité internationale. Sous maîtrise d'ouvrage du Grand Lyon, cette extension du palais existant ou deuxième palais des congrès autonome, fort de 32 000 m2 (palais des congrès, espaces d'exposition, espace diplomatique, salles de réunions et de commissions, etc.) pour un investissement de 87 millions d'euros, pourrait démarrer en juin 2002 pour un achèvement en 2005. Ce futur palais des congrès ou salle 3000 (pour 3 000 places) se présentera sous la forme d'un amphithéâtre avec une toiture supportée par une charpente métallique.
Une cité des congrès unique en Europe
« Il faut y voir une double résonance face à l'amphithéâtre gallo-romain de Fourvière et à la halle Tony-Garnier », détaille un Henry Chabert ému d'abandonner ses fonctions présidentielles après dix années d'exercice. Il se dit également « satisfait d'avoir piloté cet aménagement avec une toute petite équipe de trois personnes seulement ».
A l'horizon 2006, la Cité internationale illustrera bien la vision que Renzo Piano décrivait dans son projet comme « une rue courbe le long de laquelle on aura tout ce qui fait une ville heureuse, du sacré au profane, de la chapelle au casino... Une véritable cité de congrès unique en Europe ».
(1) La consultation foncière pour la cession des droits à construire a permis de désigner Nexity (avec ses filiales George V et Sari développement), opérateur historique du site, la Caisse interprofessionnelle du logement et Lyon Parc Auto.
MAQUETTE :
« La Salle 3000 ouvre la Cité internationale en flottant au-dessus du nouveau parc. »