Les Journées sécurité sont devenues pour Livio un rendez-vous majeur de cohésion. Chaque année en janvier, les 380 salariés des 11 sociétés du groupe familial de BTP se retrouvent pendant deux jours au siège de Fresse-sur-Moselle (Vosges) pour participer à une quinzaine d’ateliers pratiques et des mini-conférences sur les enjeux de prévention des accidents de travail.
L’édition 2019, tenue jeudi et vendredi derniers (17 et 18 janvier), s’est distinguée par son focus sur le danger des addictions, autrement dit la consommation excessive d’alcool et l’usage de stupéfiants. « Nous sommes partis du principe qu’il n’y a pas de raison que le phénomène ne nous touche pas, pour en souligner les risques aussi pour l’entreprise », souligne Anne-Claire Goulon, cogérante de Livio.
Règlement intérieur modifié
Les sessions qui lui ont été consacrées ont pu partir de faits objectifs. Depuis un an et demi, en effet, Livio a modifié son règlement intérieur de façon à introduire la possibilité de contrôles inopinés et aléatoires. Celui qui a été mis en place depuis, avec un laboratoire d’analyses officiellement agréé, a concerné 54 salariés. Or il a détecté sept situations problématiques : cinq consommations de drogue ou dépassement du taux d’alcoolémie (les 0,5 gramme par litre de sang) et deux dérobades qui ne laissent pas planer de doute.
A partir de là, l’entreprise garde l’information discrète en interne, au niveau du service des ressources humaines et de la médecine du travail. Elle accompagne la personne selon le principe qu’elle nomme la « surveillance bienveillante », dans le respect de la vie privée : elle lui communique des adresses qui l’aideront à sortir de sa dépendance mais elle ne va pas la suivre à la trace, elle se contente de s’enquérir au quotidien si la personne se sent bien, d’observer discrètement son comportement, etc. Un des salariés a accepté de témoigner sur son addiction lors des Journées.
Enjeu de sécurité routière
La sobriété et l’interdiction de l’usage de stupéfiants constituent également l’un des thèmes que Livio a spécifiquement ajoutés à la charte nationale de la sécurité routière qu’il a signé avec la préfecture des Vosges vendredi. Outre l’interdiction de l’alcool sur le lieu de travail, le texte l’engage à « diffuser une information de prévention de la conduite en état alcoolisé lors des moments de convivialité » et à « veiller à empêcher un collègue, qui aurait bu, de prendre » le volant.
Les journées ont mis l’accent sur d’autres thèmes, novateurs comme la sophrologie, ou plus récurrents comme les chutes de hauteur, les équipements de protection individuelle, la sécurité incendie, le suivi plus particulier des intérimaires et des nouveaux embauchés. « Nous incitons nos collaborateurs à ne pas cacher ou minimiser les accidents, pour introduire une culture du : mieux vaut tirer les leçons au maximum pour éviter la reproduction », complète Pascal Montemont, responsable « qualité, hygiène, santé, sécurité, environnement » (QHSSE) de Livio.
Elles ont commencé par l’indispensable réveil musculaire : 14 des 31 accidents de travail répertoriés au sein du groupe en 2018 ont consisté en des entorses, des foulures ou des douleurs, le plus souvent au dos ou aux pieds.