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Logistique et industrie, innover pour économiser le foncier

Sur le Port de Gennevilliers, l’entrepôt ParisAir2 Logistique compte parmi les premiers entrepôts à étage réalisé en France. Aujourd’hui c’est au tour du projet Green Dock, un bâtiment logistique de quatre étages, unique en son genre, de voir le jour. Connecté au fleuve, le projet s’inscrit dans la stratégie nationale bas carbone de limitation des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs du bâtiment et des transports et dans les principes fondateurs du SDRIF - E que sont les zéros artificialisation et émissions nettes. Mais là ne s’arrête pas l’innovation lorsque l’on s’intéresse à la question du foncier disponible.

HAROPA

Les projets de bâtiments industriels et logistiques n’échappent pas à la problématique de la raréfaction du foncier disponible, même si les changements dans les habitudes sont encore modestes. « Malgré la proclamation de la construction de la ville sur la ville on continue de grignoter du territoire, souligne Nicolas Portier, spécialiste de l’urbanisme et de l’aménagement, enseignant à l’école urbaine de Sciences Po. Cela étant, on note un début d’inflexion au cours de la décennie 2010. » En effet, selon les chiffres 2020 de l’Observatoire de l’artificialisation des sols, la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers est passée, en France métropolitaine et DOM, de 32 660 hectares par habitant en 2009 à 23 628 en 2019. Soit une baisse de 28 %, ce qui n’est pas rien. Le processus devrait s’accélérer avec l’application de l’objectif « zéro artificialisation nette » (ZAN), introduit par la loi Climat et Résilience d’août 2021* et la volonté des pouvoirs publics de réindustrialiser le pays. Et ce, d’autant plus qu’il y a concurrence entre les différentes activités. « Auparavant, les besoins étaient principalement liés aux espaces commerciaux. Aujourd’hui, avec le développement du e-commerce, les entrepôts logistiques deviennent très consommateurs en mètres carrés », pointe Nicolas Portier. Ce contexte impose, selon lui, l’innovation : « Il s’agit de voir comment faire mieux, y compris pour développer l’industrie dans des zones denses. »

Inventaire et identification du potentiel

Selon lui, il est important de savoir qui fait quoi : « La réorganisation depuis la loi NOTRe, qui a confié la compétence exclusive des intercommunalités sur l’aménagement économique et l’immobilier des entreprises (gestion des 30 000 zones d’activités) est une bonne chose. Les intercommunalités sont désormais des ensembliers institutionnels à même d’organiser le parcours résidentiel. » C’est une première innovation. Autre point important : recenser les emprises disponibles – friches industrielles, zones commerciales et artisanales en déshérence, emprises foncières disponibles sur les zones portuaires, etc. Un travail qui est en cours. La loi Climat et Résilience impose, en effet, à ces mêmes intercommunalités, un recensement des occupants et usages des locaux des zones d’activité. Les enjeux de cet inventaire sont multiples, qu’il s’agisse de requalifier l’offre existante, d’assurer les cohérences d’ensemble des vocations économiques, de repenser les mixités fonctionnelles et les besoins collectifs (dessertes, restauration, gardes d’enfants, salles de réunion, coworking…), d’identifier les potentiels de renaturation et de compensations foncières, de réguler les concurrences d’usage entre types d’activités (ex. industrie vs logistique) et les risques spéculatifs, ou encore de partager les dynamiques des retombées fiscales (taxes foncières, CFE...) de manière équitable. « L’innovation consiste à densifier et à requalifier les parcs existants en lieux d’activités “bas carbone”, mieux équipés avec services, transports, aménités… Il y a actuellement des industriels qui recompactent leurs sites pour les valoriser, soit pour eux soit pour d’autres. » 

Hub logique de quatre étages

Autre type d’innovation : les bâtiments industriels et logistiques à étages. C’est tout le sens de Green Dock porté par Goodman suite à un appel à projets par HAROPA PORT. Sur l’emprise du port de Gennevilliers il est innovant à plus d’un titre : « C’est un projet avec plusieurs critères importants, dont la capacité du bâtiment à se connecter avec le fleuve pour générer du trafic fluvial et, dans la continuité des politiques publiques actuelles, la proposition d’un modèle de densification et de sobriété foncière », résume Philippe Arfi, directeur général Goodman. Concrètement, ce projet de hub logistique sur une friche industrielle en bords de Seine, conçu par l’agence d’architecture A26, proposera plus 96 000 m2 de surface sur un terrain de 63000 m2. « C’est un objet architectural assez rare, qui possède quatre niveaux de logistique. Une première, se félicite Philippe Arfi. Tous les étages sont accessibles à tous types de véhicules et la plateforme rassemble sous un même toit les fonctions d’approvisionnement, de stockage, de préparation et de distribution, évitant ainsi la multiplication des sites et trajets » L’ensemble bas carbone sera doté d’une des plus grandes centrales photovoltaïques en toiture d’Ile-de-France et sera également un incubateur d’innovations multimodales : approvisionnement des matériaux et évacuation des déchets par le fleuve, ponton pour le déploiement de la livraison du dernier kilomètre par voie fluviale, ouverture aux entreprises du port, électrification des quais et 100 % des véhicules de distribution de type 0 émission, d’ici à 2030.

* L’objectif ZAN vise tout d’abord à réduire de 50 %, d’ici à 2031, la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers, observée au cours des dix années précédant la loi, au niveau national (hors Ile-de-France, Corse et outremer). Il s’agit ensuite d’atteindre le zéro artificialisation nette des sols, avec une réduction du rythme de l’artificialisation par tranches de dix ans, d’ici à 2050.

Contenu proposé par HAROPA PORT