Créée en 1958, la SA d’HLM La Gironde est devenue Domofrance en 1987. Gestionnaire de 21 000 logements situés à 90 % dans la communauté urbaine de Bordeaux, Domofrance (121 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2006) emploie quelque 440 collaborateurs et représente un acteur majeur du logement social.
« Nous sommes au-delà des objectifs du plan de cohésion sociale national », affirme Philippe Déjean, directeur général de l’entreprise. 817 logements en cours au 1er janvier, dont 193 au titre du renouvellement urbain, Domofrance produit une offre nouvelle de 624 logements. Un objectif que la société compte tenir y compris après les opérations de renouvellement urbain. « Sur les trois ans à venir, nos projets sont identifiés pour une production de 2 467 logements. Dans le cadre du projet d’entreprise, nous nous fixons 70 % de locatif et 30 % d’accession sociale. Nous allons doubler la production en accession sociale pour atteindre un volume de 300 logements par an », poursuit-il. Domofrance veut également renforcer sa position hors communauté urbaine de Bordeaux. « Nous sommes attentifs aux nouvelles zones de développement économique du département pour lancer des projets. »
25 % de la production girondine. Avec 15 000 nouveaux habitants par an, la Gironde a un besoin réel de 6 000 à 7 000 logements en accession et locatif. Le parc social doit s’enrichir d’environ 3 000 logements par an et Domofrance s’engage dans une production à hauteur de 25 % (700 logements). Un rythme nécessaire à l’accroissement de la population et qui doit tenir compte de l’allongement de la durée de vie ou des problématiques de décohabitation.
En raison de ces diverses données, l’entreprise sociale pour l’habitat tient de plus en plus à adapter ses logements à l’évolution des besoins et surtout veut mieux cibler ses programmes via son pôle marketing prospective. La prospection foncière est menée de front avec la société Clairsienne, également filiale du CILG (comité interprofessionnel du logement de Guyenne) collecteur du 1 %, et utilise les compétences d’un photomaticien, spécialiste de photo-interprétation qui détecte les potentialités des espaces girondins.
Si Domofrance parvient à fidéliser les entreprises sur ses programmes, Philippe Déjean ne cache pas les imperfections des relations avec la maîtrise d’œuvre. « Les rapports maîtrise d’ouvrage/maîtrise d’œuvre doivent évoluer et associer étroitement l’ingénierie. Il faut éviter le flou récurrent de la conception et une exécution que l’on laisse régler aux entreprises sur le terrain. On ne peut pas produire des opérations complexes sur un cahier des charges insuffisant en transférant aux entreprises les frais d’études. Les architectes doivent s’entourer de spécialistes de l’ingénierie », estime-t-il.
De son côté, Domofrance souhaite développer une réflexion en amont pour préciser les clauses et mettre en œuvre un process optimisant la réalisation. Le support informatique sera privilégié pour améliorer les échanges en réactivité et en précision. Le système jouera également sur la maîtrise des prix.
Le développement durable en point de mire. Parallèlement, la SA axe sa réflexion sur le développement durable. Une priorité déjà inscrite avec une forte mobilisation pour produire des logements basse énergie ou passifs. « Il faut aussi nous lancer dans le chantier de transformation des bâtiments anciens avec les critères développement durable. Il y a des solutions a mettre en œuvre sur notre parc qui a trente ans de moyenne d’âge, c’est une nécessité », note Philippe Déjean.
