Logement neuf, entretien-réhabilitation, hôtellerie : zoom sur les indicateurs de la construction

Les mises en chantier seront très insuffisantes cette année pour couvrir les besoins en logements des Français ; les prix se calment dans l'entretien-réhabilitation ; l'hôtellerie est rattrapée par la crise....A venir, mardi : les prévisions du président de la FNTP et le baromètre de la commande publique de Vecteur Plus.

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Bulletin de la conjoncture

Logement : Mises en chantier en baisse de 20% en août

Confronté depuis plusieurs mois à un problème informatique, le ministère de l'Ecologie a réussi à publier les mises en chantier de logements en août. Elles font apparaître une baisse de 31% au cours des trois mois terminés en août et un recul de 20% au cours des 12 mois, à 340.125 unités. Ce chiffre concerne la France entière. En métropole seule, la baisse est de 19,6%, à 331.302. France entière, c'est le collectif qui affiche la plus forte baisse : - 25,6% sur 12 mois. L'individuel pur recule de 18%.

Toutefois, le ministère prévient que les « résultats relatifs aux mises en chantier sont provisoires et susceptibles d'être révisés jusqu'à la fin de l'année 2009 ». Les autorisations de construire sont en baisse de 25,4% sur trois mois et de 18,4% sur douze.

Commentaire : Les mises en chantier de locaux non résidentiels ne seront disponibles que le mois prochain.

Logement : L'accalmie des prix des travaux d'entretien confirmé au T2

Pour le troisième trimestre consécutif, l'indice des prix des travaux d'entretien-amélioration des logements (IPEA) a faiblement augmenté au deuxième trimestre : + 0,3% (+ 0,3% au T1 et + 0,4% au T4 2008). L'indice des coûts correspondants (BT50) est inchangé depuis le T4 08.

En glissement annuel, la hausse de l'IPEA est de 1,7%. « C'est l'augmentation la plus faible de l'indice depuis sa création », note le Commissariat général au développement durable, à l'origine de ces chiffres. Pendant ce temps le BT50 progresse de 0,7%.

Parmi les neuf familles de travaux recensées dans l'indice, trois voient leurs prix baisser au T2 (maçonnerie, béton armé, carrelage ; peinture, revêtement mural, revêtement de sol souple ; plâtrerie), un stagne (couverture, zinguerie) et les autres augmentent encore.

Construction : la baisse de l'intérim ralentie au T2

A la fin du deuxième trimestre, Pôle emploi (Dares) recensait 106.500 intérimaires dans la construction, soit 17,2% en moins qu'au T208. Après une très forte baisse au premier trimestre (12.900 emplois perdu, soit - 10,7%), le recul s'est ralenti : - 1.600 emplois au deuxième trimestre (- 1,5%). Le volume de travail temporaire, exprimé en équivalents-emplois à temps plein, a suivi la même pente : après avoir baissé de 8,8% et 9,7% au cours des deux trimestres précédents, le repli a été moins marqué au T2 : - 1,4%). Alors que le nombre de contrats conclus (501.700 au T2), a augmenté de 1,5%. En d'autre termes, plus de missions mais pour des durées plus courtes.

Défaillances d'entreprises : stagnation en mars dans la construction

1257 entreprises de la construction ont été jugées défaillantes en avril, selon les statistiques (CVS-CJO) de l'Insee, soit un chiffre sans grand changement par rapport à mars (1254) et février (1260).

Maçonnerie : 6 entreprises sur 10 en bonne performance financière

Six entreprises sur dix de la maçonnerie affichent des performances financières fortes ou bonnes, montre une étude de Plimsoll, spécialisé en analyses financières et sectorielles. Pimsoll a attribué aux 1000 plus grandes entreprises de maçonnerie générale une note allant de « forte » à « danger ». Il en ressort que 341 sociétés ont des résultats excellents et 264 bons. A contrario, 12% des entreprises étudiées sont dans une situation préoccupante (84) ou en danger (35). Le solde (276) est qualifié de « médiocre ».

Les 341 meilleures sociétés affichent une croissance des ventes de 12%, des marges moyennes de 10%, un endettement inexistant - la plupart tournent sans emprunt - et un chiffre d'affaires par employé de 204.000 euros.

Ile-de-France : nouveau recul des prix dans l'ancien en juillet

Les prix des logements anciens ont continué de baisser en juillet en Ile-de-France, affichant sur douze mois un recul de 9,7% en juillet contre - 9,3% en juin. A Paris même, le recul est de 8,1% (- 7,6% en juin), en petite couronne de 8,8% (- 9,1% en juin) et de 11,6% en grande couronne (- 10,8% en juin), selon les statistiques des notaires Paris-Ile-de-France. « Cette nouvelle baisse des prix est en partie la conséquence d'une comparaison avec le niveau des prix de juillet 2008, période qui avait alors atteint un point haut ».

Toutefois, les indices trimestriels de prix font apparaître un ralentissement de la baisse : - 1,6% pour mai-juin-juillet, contre - 3,3% pour avril-mai-juin et - 4,5% en mars-avril-mai.

Le nombre de ventes a baissé de 18% lors des mois de mai, juin et juillet comparés aux même mois de 2008 dont - 24% à Paris, alors que «ces mois sont habituellement les plus porteurs de l'année » notent les notaires. Toutefois, ils voient des signes de stabilisation : pour le seul mois de juillet, le recul des ventes a été ramené à 15%. Sur les 8 premiers mois de l'année 2009, la baisse cumulée est de 29%.

Zoom sur l'hôtellerie

Dans son étude annuelle, KPMG dénombre au 1er janvier 2009 17.190 hôtels totalisant 596.524 chambres. 25% du parc est situé en Ile-de-France. En un an, 255 hôtels représentant 2.715 chambres, sont sortis du marché (- 0,45%), essentiellement en milieu rural ou à la montagne. KPMG note un accroissement des segments 3 et 4 étoiles, analysé comme un « renforcement qualitatif »

L'hôtellerie de chaînes gagne encore du terrain et représente 72% de l'offre. Les chaînes intégrées représentent 46% de l'offre totale (273.918 chambres) contre 26% pour les chaînes volontaires ;

Accor arrive en tête des enseignes avec 1380 hôtels et 125.000 chambres, suivi par Louvre Hôtels (782 hôtels et 52.000 chambres) et Best Western (266 hôtels et 14.000 chambres)

Commentaire : 2008 a été l'année du retournement. La tendance baissière s'est accentuée en 2009 : le haut de gamme subit les plus forts reculs (taux d'occupation en baisse de - 6,7 points fin août contre - 4,5 points toutes catégories confondues). Le revenu par chambre disponible (RevPAR) baisse partout, notamment dans les 4 étoiles (clientèle d'affaires). KPMG prévoit en 2010 que le résultat, le chiffre d'affaires et le RevPAR devraient en moyenne être quasi équivalents à 2009, sachant que le haut de gamme souffrira plus. Les résultats bruts d'exploitation (qui oscillaient entre 31% et 42% du chiffre d'affaires en 2008) devraient perdre 10 à 20% en 2010 dans les moyen et haut de gamme.

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