Libourne se met en ordre de marche pour accueillir les sapeurs-sauveteurs en 2024

La première compagnie de l’Unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile est attendue à Libourne dès le mois de juin 2024. Après la satisfaction et l’enthousiasme éprouvés au cœur de l’été, au moment de l’annonce du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, il est temps pour la ville d’envisager l’organisation qui permettra d’accueillir 565 nouveaux foyers dans la ville, d’ici à 2027.

Réservé aux abonnés
Les casernes de Libourne, fermée depuis 2009, vont retrouver, dès 2024, leurs fonctions militaires
Les casernes de Libourne, fermée depuis 2009, vont retrouver, dès 2024, leurs fonctions militaires.

« Les conséquences économiques et démographiques sont très bonnes », estime Philippe Buisson, maire socialiste de Libourne, ville de 25 000 habitants.

Une information confirmée en fin de semaine dernière par son homologue de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), commune qui a accueilli une unité de 590 militaires dans les années quatre-vingt, générant ainsi l’arrivée de 1300 personnes.

Avec 565 sapeurs-sauveteurs (dont 160 cadres) prévus à Libourne d’ici à 2027, la ville girondine peut miser sur un accroissement similaire de sa population. « Vous avez décroché la timbale m’a dit le maire de Nogent-le-Rotrou ! », précise Philippe Buisson. Pour autant, cette annonce génère de nombreux questionnements, et même des réorientations budgétaires et politiques.

Cette implantation concerne les 7 ha sur lesquels sont implantées les casernes actuelles – fermées depuis le départ de l’école des sous-officiers de la gendarmerie (Esog) en 2009 –, 5 ha sur le secteur Condat et cinq autres ha qui viennent d’être identifiés.

Il s’agit du secteur de La Lamberte, initialement défini comme zone artisanale. La mairie possède 3 ha de ce site et travaille à l’acquisition des deux derniers. La communauté d’agglomération de Libourne (Cali) et la ville viennent de voter des délibérations d’intention à ce sujet afin de laisser les fonciers à l’Etat à titre gracieux dans le cadre d’un bail emphytéotique ou d’une cession.

Des modifications du PLU ont également été votées par les deux collectivités : les casernes étaient fléchées hôtellerie et tourisme pour accueillir un projet de Michel Ohayon qui n’a finalement pas été mené à bien. Pour La Lamberte, les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) relevaient de l’artisanat. Une enquête publique est prévue pour la modification des droits à construire pour ce deuxième site.

Un chamboule-tout pour la ville

Dès juin 2024, il faudra accueillir le premier contingent de 130 militaires, ainsi qu’une centaine de véhicules. Un processus répété chaque année, jusqu’à atteindre l’effectif complet de 565 personnes, en 2027.

Un bouleversement pour la ville qui n’a pas pu être anticipé et « qui évolue », souligne le maire. Et de préciser : « Initialement, le terrain de 5 hectares était prévu pour accueillir les véhicules, aujourd’hui, il s’agit d’y loger des gens. »Le gouvernement a annoncé un financement de 318 millions d’euros pour accompagner cette installation ; pour les travaux de réhabilitation des bâtiments inscrits de la caserne qui prendront des années. Le maire rassure : « La ville n’interviendra pas dans la reconstruction de la caserne ». Et de préciser : « L’Etat ne s’exonère pas des permis de construire, des ABF, etc. Le premier coup de pioche ne sera pas avant 18 mois. » Un accueil temporaire est envisagé sur le site de la caserne. A ce titre, les logements actuellement utilisés par l’Insee pour ses formations sont jugés « intéressants ».

Cette arrivée impliquera également la fermeture des casernes au public ; elles sont aujourd’hui utilisées pour le stationnement et des événements comme la fête foraine. Le gymnase de Condat – très occupé – sera également récupéré par l’Etat. « C’est un chamboule-tout à tout point de vue pour nous, qui va ambiancer la ville », reconnaît le maire.

Une des conséquences porte sur les choix budgétaires de la ville, évoqués à l’occasion d’un séminaire à venir pour retrouver au moins 250 places de stationnement en centre-ville et la création d’un nouveau gymnase. Un casse-tête budgétaire d’autant plus d’actualité que la halle du marché qui abritait également une salle des fêtes, rénovée en 2022, a été détruite début septembre par un incendie. Le maire avait déjà annoncé le report de la restructuration de la rue commerçante et piétonne Gambetta.

Accélération de la production de logements

Concernant l’accueil des stagiaires au centre de formation de l’Insee, le maire rappelle la pertinence de créer des résidences étudiantes dans la ville. Il envisage d’ailleurs leur accélération et prévoit de réunir les bailleurs à ce sujet. Les travaux pour deux résidences étudiantes vont démarrer cette année et début de l’année prochaine. Le maire souhaiterait par ailleurs la livraison totale d’une troisième opération de 60 logements en 2024, initialement prévue en plusieurs tranches.

La question de l’accueil des enfants se pose également : si une baisse démographique est constatée dans les écoles, « elles pourront absorber la hausse du nombre d’enfants et nous pouvons ouvrir des classes », estime le maire. La situation pour la petite enfance est plus compliquée. Il va falloir trouver des places. Des ajustements qui ne sont pas faits à contrecœur par la ville car cette nouvelle activité va générer de la croissance économique et redynamiser le marché de l’immobilier.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires