Les vols d’engins de BTP ont augmenté de 40% en trois ans, révèle une enquête

Coyote Business Secure vient de publier son baromètre annuel dressant un état des lieux de l’évolution de la sinistralité des équipements exploités dans le BTP. Sans surprise ces délits sont de plus en plus nombreux.

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Vol engins
Le groupement de gendarmerie départementale (GGD) de la Gironde a rapporté près de 90 engins de chantier volés depuis fin 2023 en Nouvelle-Aquitaine.

Du 3 au 15 février dernier, le site de sondage YouGov a interrogé, pour le compte de Coyote Business Secure, un panel de 411 entreprises afin d’établir un état des lieux du vol d’engins de chantier en France (NDLR, aucun recensement du ministère de l’Intérieur n’est réalisé sur le sujet faute de données fiables et suffisantes*).

Prenant la forme d’un baromètre des vols et de la récupération après-vol, l’étude révèle un taux de sinistralité en augmentation ces trois dernières années. « 7 entreprises du BTP sur 10 sont concernées par le vol. C’est un phénomène qui s’inscrit en hausse de 40 % puisque, pour rappel, en 2022 à l’époque du premier baromètre, une entreprise sur deux était concernée par le vol de matériel », détaille David Babin, directeur de Coyote Business Services.

Tous les types de machines - de la mini-pelle à l’utilitaire en passant par l’équipement du véhicule (grue sur camion par exemple) - et toutes tailles d’entreprises subissent ce type d’infraction. 75 % des sondées ont déclaré en avoir été victime au moins deux fois dans leur vie. Une entreprise sur cinq a même déclaré avoir été confrontée à plus de six vols.

Des tactiques diverses

« Les engins de chantier sont statiquement cinq fois plus exposés au risque de vol », précise le dirigeant. « Il y a déjà une part d’opportunités pour les malfaiteurs car les chantiers sont peu sécurisables et donc pas assez sécurisés. Nous constatons en ce sens que beaucoup de vols ont lieu lorsque les chantiers sont à l’arrêt. » Un vol sur deux est ainsi commis les weekends et 65 % d’entre eux en soirée et la nuit, selon le baromètre.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, 35 % des vols se font donc encore en plein jour et lorsque le chantier est en activité, ce qui soulève la problématique de l’identification des collaborateurs intervenant sur le terrain.

« Il y a aussi une sorte de professionnalisation avec des filières de vol organisées que les forces de l’ordre travaillent à démanteler », poursuit David Babin. Dans ce cas, l’objectif est la revente soit de l’engin soit de pièces détachées.

Jusqu’à 31 000 € de préjudice

En moyenne, le préjudice total de la perte subie par l’entreprise par vol est estimé à 31 000 €, soit bien au-delà du prix de certains engins (par exemple une mini-pelle). Le temps de remplacement de la machine et le retard pris sur les travaux sont à prendre en compte aussi dans la perte financière.

Sans compter que ces situations peuvent être anxiogènes pour les professionnels au quotidien. Une entreprise sur deux considère que son matériel de chantier n’est pas en sécurité et 86 % des répondants se disent plus inquiets qu’avant face au vol.  

Un déploiement des solutions de sécurité

Même précautionneuses, avec trois quart des 411 répondantes équipées d’au moins une solution de sécurité (caméra, alarme…), les entreprises restent sur leurs gardes. Il faut dire que 68 % d’entre elles n’ont pas souscrit à une couverture assurantielle leur garantissant un remboursement total en cas de vol, faute de moyens.

En 2024, 100 000 traceurs Coyote Secure, dispositifs de récupération après-vol, ont été déployés (tous véhicules confondus) et 52 M€ de véhicules en valeur ont été récupérés par les équipes de détectives Coyote.

Dans le BTP, entre octobre et décembre 2023, 70 % des engins de chantier équipés de cette solution ont pu être récupérés après un vol et 91 % des véhicules l’ont été dans un délai de 48h. Dans tous les cas, les équipes de détectives de Coyote ont pu intervenir, en partenariat avec les forces de l’ordre, car un dépôt de plainte avait été effectué.

Pour rappel, si un matériel volé sur un chantier est loué, c’est à l’entreprise utilisatrice et non au loueur de déposer plainte. Pour accompagner les acteurs du BTP, la fédération DLR a créé un formulaire pour faciliter les dépôts de plainte auprès des forces de l’ordre. Une démarche pouvant désormais même être réalisée en ligne.

*Le fichier des objets et des véhicules signalés (FOVeS) recensant les biens volés ne dispose pas de catégorie "engin de chantier", ce qui amène souvent à une mauvaise caractérisation de la machine en véhicule industriel ou engin non roulant et complexifie le recensement. 

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