Les villes moyennes préparent leur défense

Plusieurs agences d’urbanisme réunies au Creusot (Saône-et-Loire) ont lancé, à la demande du gouvernement, un travail sur l’avenir des villes moyennes. Coopération territoriale, logement, rapport entre mobilités et aménagements publics, défense du commerce et des campus universitaires: beaucoup de sujets doivent être remis sur le métier, estiment-elles.

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La Fédération nationale des agences d’urbanisme (Fnau) a reçu mandat du gouvernement afin de plancher sur les solutions d’avenir pour le développement des villes moyennes.

Autour de la Fédération nationale des agences d’urbanisme (Fnau), qui en a reçu la commande du ministère de la Cohésion des territoires, l’étude réunit les agences de Dunkerque, de la vallée de l’Oise, de Toulouse (au titre de son expérience de métropole), Saint-Omer et Sud-Bourgogne. Elle implique également plusieurs organismes dont l’Association d’élus Villes de France et l’Assemblée des communautés de France (AdCF).

Ce travail ne devrait pas traîner en longueur: ses rédacteurs ont l’intention de le remettre avant la fin de l’année. Les lignes directrices ressortent d’ores et déjà de la réunion de lancement, tenue en fin de semaine dernière au Creusot sur les terres de la jeune agence d’urbanisme Sud-Bourgogne née en 2011.

Améliorer l’habitat ancien

Le logement sera au cœur des préoccupations. Face au constat d’un habitat ancien dégradé dans les centres des villes moyennes et d’un taux de vacance non négligeable, le groupe de travail en appelle à constituer des «outils», de type sociétés d’économie mixte, afin de renverser la tendance. «Nous avons besoin d’instruments de pilotage souples, dotés de moyens techniques et financiers, qui soient appropriés à agir auprès de la propriété privée. L’absence de moyens paralyse trop souvent nos agglomérations sur ce sujet», estime Philippe Baumel, vice-président (PS) de la communauté urbaine Creusot-Montceau et président de l’Agence d’urbanisme Sud-Bourgogne.

La mobilité constitue un autre thème. Elle sera abordée selon ce mot d’ordre: repenser l’aménagement à partir des modes doux de déplacements, dans les villes moyennes aussi - pas que dans les grandes. L’avenir du commerce de centre-ville inquiète bien sûr au plus point. Le groupe de travail espère pouvoir plaider une refonte de la législation sur l’urbanisme commercial, «l’actuelle montrant son absence d’efficacité à éviter la prolifération de surfaces en périphérie», note Philippe Baumel.

Le salut par les réseaux

L’avenir des villes moyennes passe par la mise en réseaux, estime le groupe de travail. Elle doit leur permettre de développer leur ingénierie, d’améliorer le dialogue entre intercommunalités et schémas de cohérence territoriale (Scot) voisins et de défendre leurs intérêts face à la pression de la métropolisation, par exemple pour le maintien d’antennes universitaires décentralisées.

Enfin, sur le nerf de la guerre, les villes moyennes constatent bien les serrages de vis de l’Etat et des régions, mais elles demanderont un minimum de visibilité: «Un pacte financier qui dirait à quoi s’en tenir sur trois ans au moins, voilà qui serait pertinent», lance Philippe Baumel.

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