Le 17 mars, en raison de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, la Société du Grand Paris (SGP) a demandé aux entreprises de suspendre temporairement leur activité sur le chantier du Grand Paris Express.
A cette date-là, douze tunneliers foraient le sous-sol francilien : huit sur la ligne 15 sud, un sur la ligne 16 (lot 1) et trois sur la ligne 14 sud, sous maîtrise d’ouvrage de la RATP, où les travaux sont aussi interrompus.
Le plus souvent, ces engins fonctionnent 24 h sur 24 et cinq jours sur sept, le week-end étant consacré à la maintenance. Lorsqu’ils creusent sous des sites sensibles, des voies ferrées par exemple, le rythme de percement passe alors à sept jours sur sept. Ces trains-usines sont donc aujourd’hui stoppés pour une période indéterminée.
Arrêt en dehors d’une zone bâtie ou d’avoisinants sensibles
« La mise à l’arrêt prolongé d’un tunnelier requiert deux conditions », rappelle la SGP. Il faut s’assurer que l’arrêt s’effectue en dehors d’une zone bâtie ou d’avoisinants sensibles, « ce qui est le cas pour toutes nos machines actuellement », précise-t-elle.
La géologie traversée doit aussi être de bonne composition. « Le tunnelier Armelle sur le lot 1 de la ligne 16 a rencontré une zone instable en toit de tunnel, le week-end dernier, provoquant un fontis. Le groupement Eiffage a préféré continuer le creusement sur une dizaine de mètres afin de se mettre à l’abri puis de stopper la machine », ajoute le maître d’ouvrage du Grand Paris Express.
Chambre d’excavation pleine
Pour le reste, les consignes restent les mêmes que celles appliquées le week-end. La chambre d’excavation de l’engin doit être pleine, c’est-à-dire remplie de déblais, avec un complément de pression d’air lorsque le terrain est calcaire ou marneux ou de bentonite en cas de sous-sol argileux. Une astreinte chantier est mise en place 24 h/24. L’équipe du tunnelier passe régulièrement sur l’emprise travaux et dans le tunnel déjà creusé. Des caméras embarquées permettent de visionner la partie arrière de la machine afin de déceler tout début de fuite d’eau ou d’arrivée d’eau et d’intervenir le cas échéant.
Enfin, les astreintes concernant les auscultations en surface, les équipements de pompages, les systèmes électriques (ainsi que les groupes de secours) sont elles aussi activées.