Les salariés des sociétés d'ingénierie pourront ainsi se voir garantir, dans ce cadre, une indemnisation égale à 75% du salaire brut, au lieu de 60%. Depuis le 1er mai en effet, un dispositif d'activité partielle de longue durée peut être actionné moyennant la signature d'une convention entre l'Etat et la branche professionnelle -ou l'entreprise. Le principe : l'employeur perçoit, en sus de l'allocation spécifique de chômage partiel (3,84 euros pour les entreprises d'au plus 250 salariés et 3,33 euros pour les autres), une allocation de 1,90 euros par heure indemnisée prise en charge par l'Etat sur les 50 première heures, et 3,90 euros par heure indemnisée prise en charge prise en charge par Pôle emploi au-delà de la 50ème heure. Le contingent est limité à 800 heures par an.
L'enjeu pour les sociétés d'ingénierie : éviter les licenciements économiques et, ainsi, conserver leurs compétences clés pour le redémarrage de l'activité. « A l'occasion de la crise économique survenue au milieu des années 90, le secteur de la construction a procédé à des licenciements économiques. Mais les entreprises ont manqué de ressources au moment de la reprise», souligne Karine Leverger, déléguée générale de Syntec.
Concrètement, pour les douze mois à venir, toute société d'ingénierie pourra, par simple déclaration d'adhésion à ce dispositif, y recourir pour son personnel. « Nous souhaitions en effet faciliter la mise en œuvre du chômage partiel pour nos adhérents : grâce notamment à un formulaire d'adhésion», précise la déléguée générale. Contrepartie de cette aide supplémentaire : l'entreprise bénéficiaire doit s'engager à maintenir dans l'emploi les salariés concernés, et ce pour une durée double de celle du chômage partiel. Il s'agit aussi de proposer à chaque travailleur un entretien individuel pour étudier les formations ou bilans à mener pendant la période d'activité partielle.
Selon Karine Leverger, les impacts de la crise sur l'ingénierie de la construction restent, à l'heure actuelle, limités. « A l'exception des marchés à l'international où certains projets se sont vus brutalement interrompus, nous notons pour le moment un ralentissement ou un marché atone, selon qu'il s'agisse des domaines de la construction ou des infrastructures. Mais rien de comparable avec le secteur de l'automobile.»