Avec l’arrivée de Philippe Duron à la mairie de Caen au printemps 2008, d’aucuns avaient espéré un abandon du projet immobilier des Rives de l’Orne. Les opposants dénonçaient un ensemble bâclé et surtout déconnecté de son environnement, du fleuve notamment ! L’option fut prise, pourtant, de ne pas défaire mais de dégager des marges. Exceptionnellement, il fut donc demandé à Apsys, conducteur de l’opération, de revoir sa copie. Un temps de réflexion qui aura porté ses fruits. Par un geste architectural fort (un hôtel comme une sculpture cubique dont les façades cuivrées reprendront en filigrane la silhouette de l’Abbaye aux Hommes toute proche), le cabinet Valode & Pistre a réussi à casser de façon spectaculaire l’architecture initiale par trop répétitive de ce futur quartier qui, au bout du compte, intégrera bien les berges de l’Orne. 25 000 m de bureaux, autant de commerces, 220 logements (80 % en accession et résidence services, 20 % en locatif), un multiplexe cinématographique de 10 salles et un hôtel 3 étoiles sont donc sur le point de sortir de terre, entre gare SNCF et centre-ville (premières livraisons en 2012). Un programme dont le coût approche les 200 millions d’euros.
Jusqu’au périphérique
L’objectif de la Ville de Caen est maintenant de prolonger l’urbanisation vers l’aval, jusqu’au périphérique, et de remodeler cette entrée de ville. La création d’un nouveau quartier multifonctionnel sur 28 hectares, aujourd’hui occupés par des friches ferroviaires et des entrepôts situés à l’arrière du cours Montalivet, est ainsi à l’étude. Cependant, le projet Caen Presqu’île pourrait bien rebattre toutes les cartes, avec, pourquoi pas, le retournement de la gare en direction du centre-ville.
