Les 26 présidents de régions viennent de publier un livre blanc sur leur première année de mandat. Intitulé "Les régions, terres d'innovation", ce document sonne comme une réponse aux critiques sur les hausses des taux d’imposition.
"Quand l'Etat se retire, seule la région peut apporter des réponses", a indiqué Alain Rousset (PS, Aquitaine), président de l'Association des Régions de France (ARF), lors d'une conférence de presse. Citant l'éducation, il a noté que "les investissements dans l'enseignement professionnel ont conduit à une ré-augmentation du nombre d'élèves".
Ce Livre blanc égraine donc toute une série d’initiative lancé depuis un an dans les régions : programme Energivie en Alsace, création d’un établissement public foncier en Bretagne, actions sur la transmission d’entreprise en Aquitaine, démarche de développement durable dans l’aménagement et la construction en Champagne-Ardenne, plan-soleil pour la Franche-Comté, aide à la production de logements sociaux en Languedoc-Roussillon, dispositif de bonification à la production photovoltaïque individuelle en Rhône-Alpes…
"Aujourd'hui, les ressources des régions ne sont pas adaptées à leurs compétences", a poursuivi M. Rousset en récusant les critiques de l'UMP sur les hausses fiscales dans les budgets régionaux.
Le Livre Blanc rappelle donc que la région est la collectivité locale qui a le moins de ressources fiscales: les régions ne perçoivent que 3,15 milliards d'euros des 53,5 milliards, soit 5,8%.
Sur 100 euros d'impôts locaux payés par le contribuable, 70 reviennent à la commune ou à la structure intercommunale, 25 au département et 5 seulement à la Région, qui doit pourtant financer de nombreuses et lourdes dépenses (lycées, transports, formation, logement, santé...).
"Le désengagement de l'Etat est tel qu'il menace nos territoires de délitement économique et il nous faut investir dans la recherche", a déclaré Ségolène Royal (PS, Poitou-Charentes) en évoquant la création d'un "canceropôle".
Adrien Zeller (UMP, Alsace) a relevé que "face au désengagement de l'Etat, la Région devait faire des choix". "On vit les avatars de la lente et difficile émergence des régions", a-t-il estimé.
Enfin, Michel Vauzelle (PS, Paca) a vivement critiqué la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la fiscalité locale, dont le rapporteur est le député UMP Hervé Mariton.
"Nous sommes de grands garçons et de grandes filles, élus par le suffrage universel. Nous n'avons pas à rendre compte à l'UMP de notre politique socialiste", a-t-il dit en proposant au contraire de "poser des questions" à l'UMP sur les contradictions de la politique de décentralisation.