Les promoteurs s'inquiètent de la pénurie de terrains à bâtir

Les promoteurs constructeurs dénoncent la pénurie de terrains à bâtir en France et demandé aux pouvoirs publics des mesures pour éviter une crise sur le marché de location et le départ des ménages modestes vers les banlieues. "La rareté des terrains, qui se traduit par une augmentation des prix (de 10 à 15% par an pour le logement neuf), prend des proportions alarmantes et empêche la profession de répondre à la demande, notamment aux achats pour des investissements locatifs", a indiqué Henri Guitelmacher président de la Fédération nationale des promoteurs constructeurs (FNPC) au cours d'une conférence de presse.

En quelques années, les prix du foncier "ont doublé ou même triplé avec le retour aux systèmes d'enchères lors de la mise en vente de terrains privés et parfois public", a-t-il indiqué. Selon lui, les élus locaux hésitent à lancer de nouveaux programmes immobiliers et préfèrent souvent créer des espaces verts, les délais d'obtention des permis de construire s'allongent et sont parfois même annulés du fait du poids croissant des associations de riverains. Conséquence: l'offre ne suit pas le besoin de logements qui s'accroît régulièrement, notamment sur le marché de la location, à l'inverse des années 1990.

Pour Henri Guitelmacher la situation est devenue dans certains cas très problématique avec 50 demandes de location pour une offre. "Les panneaux 'rien à louer' fleurissent dans les agences immobilières", souligne-t-il. La pénurie et la chèreté des terrains se traduit par un "exil", selon lui, des ménages modestes vers les banlieues où les terrains sont moins onéreux.

Pour la FNPC, le prix du foncier est la seule variable sur laquelle il est possible d'intervenir pour éviter la poursuite du dérapage des prix. Les pouvoirs publics doivent donc proposer des mesures de rééquilibrage, demande la fédération, qui souligne que le coût du terrain intervient selon les endroits entre 20 et 50% dans le prix de vente du logement.

La FNPC demande un nouveau système de financement, parallèle au prêt à taux zéro créé en 1995 pour les maisons individuelles. L'organisme demande un prêt à taux zéro urbain avec des critères d'attribution plus élevés et qui correspondrait à des achats d'appartements en ville.

Pour développer l'offre foncière, la fédération demande une fiscalité plus avantageuse pour les promoteurs dans le cas d'opérations d'aménagement et l'engagement de l'Etat pour favoriser le partenariat public-privé.

Au niveau de l'investissement locatif, la fédération estime nécessaire de créer parallèlement au système Besson en place, un autre mécanisme plus souple qui réduirait les avantages fiscaux en échange d'une plus grande liberté sur la fixation du loyer et les plafonds de ressource.

Henri Guitelmacher reconnaît que ces demandes ont peu de chances d'aboutir compte tenu du contexte budgétaire. La bonne tenue des ventes de logements neufs (+6% de ventes au premier semestre par rapport au semestre équivalent de l'an dernier) n'incitera pas particulièrement l'Etat a prendre des mesures pour soutenir les promoteurs, ajoute-t-il.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires