Les noues paysagées. De l'utile à l'agréable

Espaces inondables maîtrisés, elles régulent le ruissellement des eaux, facilitent leur rétention ou leur infiltration vers les nappes phréatiques tout en introduisant une dose de nature dans la ville.

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Utilisées depuis longtemps pour la gestion des précipitations en milieu rural (on les appelait des fossés !), les noues investissent aujourd'hui l'espace urbain. Il faut dire que cette technique, que l'on qualifie d'alternative, possède des arguments de poids. En plus de leurs fonctions initiales, c'est-à-dire stocker, réguler et faciliter l'infiltration des eaux de ruissellement de surface (ce qui s'avère particulièrement « judicieux » si l'on considère l'imperméabilisation grandissante des sols en ville), elles apportent en effet une plus-value paysagère certaine en valorisant les projets qui font appel à leurs services. Le plus généralement végétalisées, elles séduisent de plus en plus de maîtres d'ouvrage soucieux d'inoculer un peu de nature dans leur ville en joignant ainsi l'utile à l'agréable que ce soit sur les parkings extérieurs, les places inondables, les abords de voies piétonnes et de pistes cyclables, dans les parcs et jardins publics.

Précautions techniques.

Cet engouement ne doit pourtant pas occulter le fait que la réalisation d'une noue ou même d'un fossé de régulation ne s'improvise pas. Aux études hydrauliques préalables s'ajoutent en effet de nombreuses « précautions techniques » qu'il convient de prendre en compte en amont. Ainsi, la pente des talus ne sera pas supérieure à 30 voire 20 % compte tenu de la faible hauteur d'eau stockée et de la nécessité d'intégrer au mieux l'ouvrage dans son environnement. Toute impression de coupure, de barrière ou de frontière entre deux sites d'un même aménagement doit être évitée, ce qui n'empêche pas de matérialiser la noue avec une signalétique appropriée qui pourra remplir un rôle à la fois sécuritaire et pédagogique. De même, si le sol est imperméable, son raccordement à un exutoire sera nécessaire pour une évacuation régulée de l'eau. À savoir également : en présence d'une nappe à moins d'un mètre du fond, l'infiltration sera impossible.

Un pouvoir dépolluant.

Au-delà de leurs fonctions de régulation et de stockage des eaux, les noues possèdent une autre corde à leur arc. Il est en effet possible de les considérer comme des ouvrages « dépolluants » par phyto-épuration même si le terme doit être abordé avec précaution. Installées à proximité d'une voie de circulation, elles peuvent ainsi « assainir » les eaux de voirie en agissant sur les hydrocarbures et les graisses automobiles. On considère ainsi que 80 % des substances drainées par les eaux pluviales de la voirie sont dégradées, au fil de l'écoulement, sur les vingt premiers centimètres, sans concentration*, si la noue est correctement végétalisée.

Nettoyage obligé.

Pouvant être réalisées en plusieurs phases au fur et à mesure des différentes tranches d'un chantier, les noues ne nécessitent pas d'entretien spécifique. Les opérations de maintenance s'apparentent à celles que l'on conduit généralement sur un espace vert classique avec des interventions de tonte ou de fauchage régulières, une fois ou deux par an suivant le type de végétation installé. Attention également à la présence de feuilles mortes et autres détritus qui peuvent rapidement limiter les écoulements des eaux et donner un aspect non entretenu. -

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