Le ministre des Transports, Gilles de Robien, évalue à au moins 11 à 15 milliards d'euros d'ici 2020 le besoin de financements complémentaires des infrastructures de transport en France, dans un point de vue publié jeudi dans le quotidien La Tribune.
"Notre pays doit poursuivre son effort d'équipement en infrastructures de transport, en particulier s'il veut conserver un rôle moteur dans l'Europe élargie", indique M. de Robien.
"Une approche minimaliste conduit le besoin de financements complémentaires de 11 à 15 mds d'euros d'ici à 2020, par rapport au rythme d'investissements constatés ces dernières années", indique-t-il.
"Une couverture optimale des besoins supposerait de l'ordre de 1,2 md EUR par an en moyenne sur les vingt prochaines années, en plus des moyens actuels", ajoute-t-il.
Un audit national sur les infrastructures de transport a été publié en mars, suivi d'un débat parlementaire au printemps, dans le cadre d'une remise à plat des projets d'infrastuctures de transport et des moyens de les financer.
"Le travail du gouvernement pour définir une politique de transports avec (...) un système de financement réaliste est bien engagé et les décisions seront prises cet automne", indique M. de Robien.
Evoquant les pistes de financements à l'étude, il souligne que la privatisation des sociétés d'autoroutes "soulève notamment des questions de concurrence". Ces entreprises publiques sont aujourd'hui indépendantes des grandes entreprises de BTP, "ce qui permet une réelle concurrence sur les marchés de travaux". "Il importe bien sûr de la préserver", ajoute-t-il.
Les dividences dégagées par le secteur autoroutier "représenteront une ressource globale de l'ordre de 34 mds EUR" à l'horizon 2032, souligne-t-il.
Autre piste, le partenariat public-privé "présente des limites", ajoute-t-il. "Un projet non rentable aura toujours besoin d'argent public pour être équilibré".
Par ailleurs, "l'hypothèse d'une redevance appliquée aux poids lourds sur les grands axes routiers non soumis à péage" est "complexe", ajoute-t-il. Ce sujet "suppose de prendre en compte de nombreux aspects, notamment techniques, pour le recouvrement ou la gestion des flux de trafics et des reports éventuels entre différents itinéraires, mais aussi économiques sachant que la situation du transport routier est difficile".