Les entreprises de TP pensent qu'elles mettront des mois à retrouver une activité normale à la suite de la crise du coronavirus, rapporte la dernière enquête de la FNTP, tablant sur une chute de 20% de leurs revenus cette année.
"Seulement la moitié des entreprises considèrent qu'elles pourront retrouver leur niveau d'activité dans les prochains mois", selon la fédération.
Désormais, avec la levée début mai de ce confinement, presque toutes les entreprises du secteur ont repris leur activité, selon cette enquête, mais à des niveaux encore loin de la normale. "Le chiffre d'affaires global enregistré pour le mois de mai ne représente que 68% de celui du mois de mai 2019", note ainsi la FNTP. "Autrement dit, il manque quasiment un tiers d'activité par rapport à mai 2019."
Même d'ici à la fin août, les entreprises du secteur ne tablent en moyenne que sur une activité inférieure à 90% de son niveau normal.
"Au total, les entreprises anticipent une baisse de leur chiffre d'affaires de 20% sur l'ensemble de 2020 par rapport à l'an dernier", conclut la FNTP, selon laquelle les entreprises s'inquiètent d'abord d'une chute durable des appels d'offres par les acteurs publics.
Les 10 points à retenir de la dernière enquête FNTP
1. La quasi-totalité des entreprises est désormais de nouveau en activité (1% en non activité contre 17% à fin avril).
2. Le chiffre d’affaires global enregistré pour le mois de mai ne représente que 68% de celui du mois de mai 2019. Autrement dit, il manque quasiment 1/3 d’activité par rapport à mai 2019.
3. Les entreprises anticipent une montée en puissance pendant l’été MAIS à un niveau très en-deçà des prévisions antérieures à la crise : en moyenne 80% à fin juin, 88% à fin juillet, 89% à fin août par rapport à la "normale". Seulement la moitié des entreprises considèrent qu’elles pourront retrouver leur niveau d’activité dans les prochains mois.
4. Les difficultés liées aux donneurs d’ordre deviennent le sujet majeur. Près de 50% des entreprises jugent les difficultés avec les donneurs d'ordre comme importantes, voire très importantes. Le manque d’approvisionnement en EPI, matériaux ou matériels et l’indisponibilité du personnel sont désormais des sujets « secondaires ».
5. L’inquiétude numéro 1 des entreprises porte sur la faiblesse des appels d’offre avec 75% des entreprises préoccupées par le niveau des appels d'offre.
6. Les difficultés concernant la baisse de la productivité des salariés et les difficultés de trésorerie semblent se desserrer légèrement même si plus d’un quart des entreprises les considèrent toujours comme importantes. Les délais de paiement et la hausse des coûts de production restent quant à eux des sujets importants pour près de 40% des entreprises.
7. Au total, les entreprises anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires de 20% sur l’ensemble de 2020 par rapport à l’an dernier.
8. La baisse d’activité du secteur va impacter fortement l’emploi. Alors que les intentions de recrutement étaient positives en début d’année, les entreprises sont aujourd’hui 20% à penser diminuer leurs effectifs permanents.
9. L’intérim, qui représente traditionnellement environ 15% des effectifs, va aussi être fortement impacté. 56% des entreprises envisagent de moins y recourir, voire plus du tout (11%).
10. La stratégie du secteur sur le développement de l’apprentissage est menacée : 37% des entreprises envisagent de baisser leurs effectifs d’apprentis, voire de ne plus du tout y recourir (15%).