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Les directions opérationnelles de Colas se rapprochent du terrain

Le groupe de travaux publics a mis en place une nouvelle organisation opérationnelle au 1er janvier 2020, guidée par un triple objectif : moins de « filtres » entre les directions et le terrain, plus de transversalité et de synergie, et une volonté de pousser un peu plus loin l’expertise et les performances du groupe.

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Frédéric Gardès, directeur général du groupe Colas

« Nous sommes un groupe décentralisé par nature et nous comptons bien le rester. Cependant, nous avons besoin de mieux nous coordonner et travailler davantage en transversalité. » C’est avec ces deux axes en tête que Frédéric Gardès, directeur général de Colas depuis mai 2019, a souhaité faire évoluer l’organisation du groupe.

Ces changements effectifs depuis le 1er janvier 2020 commencent par un redécoupage géographique des directions générales. « Auparavant, il existait 3 DG opérationnelles: France, Amérique du Nord, et le reste du monde sous la bannière International, dont j’étais responsable, rappelle Frédéric Gardès. J'avais donc bien conscience de la taille et de la complexité de ce périmètre. »

Une organisation plus proche du terrain

Désormais, l’organisation est répartie sur 5 régions : France et océan Indien (comprenant Madagascar et l’Ile Maurice, « des environnements francophones »), avec Thierry Méline comme directeur général ; EMEA (pour Europe, Moyen-Orient et Afrique), pilotée par Francis Grass ; Asie-Pacifique (qui comprend l’Océanie et l’Amérique latine), dirigée par Jacques Pastor ; les deux derniers étant les Etats-Unis, dont la direction est assurée par Thierry Le Roch, et le Canada, dirigée par Frédéric Roussel.

L’objectif ici est de rapprocher davantage les équipes sur le terrain de leur direction générale opérationnelle dédiée. « Nous abolissons ainsi certains filtres. Sur les marchés locaux, notre fonds de commerce se compose de petites affaires, et l’ancrage territorial est primordial pour les mener à bien », estime le DG du groupe. Ce dernier s’investira plus particulièrement sur les marchés américain et canadien qui lui sont directement rattachés.

D’un côté, au Canada, le groupe Colas a largement renforcé sa position dans le paysage des infrastructures depuis le rachat de Miller McAsphalt en 2018. Cette opération lui a permis de quasiment doubler ses activités sur le territoire. De l’autre, aux Etats-Unis, dans un marché éclaté, un fort potentiel subsiste, selon le DG. La présence du groupe sur le sol américain est en effet inégale : si dans certains Etats, ses parts de marchés peuvent être similaires à celles de la France (entre 30 et 35%), elles représentent moins de 10% dans d’autres, sans compter que Colas n’est pas implanté partout. Pour se renforcer petit à petit, le groupe compte notamment passer par de la croissance externe (lire ci-dessous).

Des directions transverses afin de limiter l’effet silo

Par ailleurs, cette organisation opérationnelle est complétée par 5 directions transverses, orientées métier, toujours dans l’optique d’une meilleure coordination avec les unités géographiques. Un moyen de limiter l’effet silo. Par exemple, la direction générale de la « business unit » Rail est confiée à Francis Grass. Frédéric Gardès espère que cela permettra aux DG géographiques de « se sentir plus impliquées dans la croissance de cette activité ». Suivant la même logique, Francis Grass se voit également confier l’unité Transport d’eau et d’énergie. Principalement portée par la filiale Spac, « il existe un vrai savoir-faire que nous devons déployer davantage », indique Frédéric Gardès, reconnaissant que « nous n’avons peut-être pas suffisamment utilisé la force du groupe pour développer la filiale. Nous devons créer plus de synergies ».

L’unité Grands projets, quant à elle, est rattachée à Fabrice Monnaert, directeur général adjoint. Plus structurée, cette « business unit » doit permettre au groupe d’être « plus performant sur ce segment d'activité », en travaillant là encore plus en transversalité avec les directions géographiques.

A ces trois unités préexistantes, deux autres viennent s’ajouter pour « mieux valoriser les activités industrielles » de Colas. D’un côté, la direction Matériaux, rattachée à Christophe Da-Poïan (DGA), doit permettre d’animer la filière, de la « mettre en place des méthodes plus homogènes », indique Frédéric Gardès. Même chose pour la nouvelle unité Bitume, rattachée à Louis Gabanna (DG).

Montée en puissance sur la RSE

En complément de cette organisation opérationnelle, le groupe souhaite également mettre l’accent sur sa politique RSE. Bernard Sala, en plus de l’innovation, se voit ainsi confier la partie développement durable. « Nous faisons beaucoup de choses autour de ces questions sans le faire savoir. Nous avions besoin d’avoir une personne suffisamment solide pour l’incarner, et nous comptons aussi procéder à quelques recrutements de haut niveau, très ciblés, pour accompagner le mouvement », détaille le directeur général du groupe. Sécurité, environnement et responsabilité sociétale seront ainsi intégrés dans ce périmètre.

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