Le projet d'aménagement des berges du Rhône à Lyon fait suite à un marché de définition, lancé en décembre 2002. Cette procédure qui doit permettre un véritable dialogue avec l'ensemble des partenaires, s'est déroulée ici dans un temps très court (six semaines). Dès lors, les principes proposés devaient pouvoir largement évoluer dès le démarrage des études. L'un des principaux enjeux consiste à concilier des échelles et des usages parfois contraires, à croiser la linéarité et la transversalité de ce site. Car les bas-ports sont habités (péniches logements, bateaux croisières et d'activités), et appelés à accueillir d'autres usagers : piétons, cyclistes, rollers, pêcheurs, événements festifs, expositions de plein air...
Au fil des nombreuses réunions, le travail de concertation s'est déroulé aux côtés du maître d'ouvrage, avec l'appui d'un médiateur. Ces discussions nous ont permis d'écouter, puis de faire évoluer ensemble le projet vers un aménagement plus souple, plus végétal et attentif aux différents usages et à leur voisinage. Ce dialogue continu me semble indispensable pour un projet d'une telle ampleur. Il me donne l'occasion d'être plus proche des multiples réalités de ce lieu singulier. Dans le même temps, ce processus itératif constitue un véritable outil d'appropriation du projet par les futurs usagers. Les débats successifs nourrissent le travail de création de l'équipe de maîtrise d'oeuvre et donnent naissance à un aménagement sans doute plus équitable et durable. J'ai la conviction que cette forme de concertation participe activement à la transformation progressive d'un territoire à réactiver et à partager.
