49% des architectes affichent désormais leur pessimisme concernant l'évolution de leur activité dans les prochains mois. C’est ce qui ressort de l’étude réalisée par l’institut de sondage Ifop pour l’ordre des architectes*. « Alors qu’il était majoritaire et en constante augmentation parmi les architectes entre 2009 et 2011, le sentiment d’optimisme est aujourd’hui minoritaire », admet Lionel Carli, président de l’Ordre. Ainsi, seulement 46% des architectes sont optimistes concernant l’évolution de leur activité dans les prochains mois, soit une proportion en baisse de 21 points par rapport à l'enquête précédente de juillet 2011.
Ce pessimisme est plus particulièrement lié à l’ancienneté dans l’exercice de la profession : seulement 42% des architectes ayant au moins 31 ans d’exercice sont optimistes contre 57% pour les personnes ayant entre 0 et 10 années d’exercice. « Nous glissons vers un ralentissement d’activité durable sans perspective de meilleur lendemain », constate le président de l’Ordre. Ainsi, la profession constate que 2012 n’est pas l’année de sortie de crise… alors que 2013 n'offre pour l'instant guère plus d’espoir pour un redressement significatif.

Moins d'équipements publics...
Globalement, le chiffre d’affaires de la profession est en repli, en particulier dans les équipements publics (29% des réponses), le logement individuel et collectif (24%), les équipements culturels et sportifs (20%). Concernant les équipements publics, la proportion des architectes affirmant que le chiffre d’affaires a tendance à augmenter décroît depuis 2010. Elle était de 12% en mars 2010, de 10% en octobre 2010 et elle est de 8% aujourd’hui. Pour les logements collectifs, elle était de 18% en mars 2010 avant de rebondir magistralement à 23% en octobre de la même année, pour finalement rechuter à 17% aujourd’hui.
Pour faire face à ces mauvais chiffres, les architectes adaptent leur stratégie commerciale : ils abaissent leurs honoraires (63% des réponses, stable par rapport à 2011), prospectent dans une zone géographique élargie (63%, +3 points), augmentent le contenu de leur mission pour le même prix (47%, +11 points) et ouvrent des activités annexes (diagnostic, expertise, etc.) (40%, stable). L’ancienneté aidant, les architectes expérimentés privilégient l’ouverture d’activités annexes, tandis que les plus jeunes élargissent plutôt leur territoire de prospection.

...mais toujours plus de candidats
Pour faire face, les architectes devraient également être plus nombreux à participer aux concours d'architecture publics : 32% d'entre eux participent ou ont l’intention de participer davantage que par le passé aux concours publics d’architecture. C’est 5 points de plus par rapport à l'enquête précédente de 2011 sans pour autant être au niveau de 2009 (38%). Ce résultat est particulièrement corrélé à la taille de l’agence : plus elle est grande, plus la participation aux concours est grande.

Enfin, et c’est un paradoxe, le nombre moyen de salariés en agence atteint 2,1 personnes, soit 0,4 point de plus par rapport à juillet 2011. C’est le plus haut score mesuré depuis le début de la crise. Les agences sans salarié sont moins nombreuses (- 9 points à 50%) et les agences de plus de 4 salariés sont plus nombreuses (17% du total contre 14% en 2011).
Que faut-il y voir ? De nombreuses études en cours sans réelles perspectives pour 2013 ? Un sursaut d’énergie pour conquérir de nouveaux marchés ? Ou, et c'est inquiétant, des espoirs d'activités qui ne vont pas tarder à être déçus ?