Les acteurs des infrastructures de mobilité signent leur pacte d’engagement

Maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et entreprises de construction impliqués dans les infrastructures de mobilité viennent de se doter d’une nouvelle feuille de route commune pour les dix prochaines années. Leur engagement : accélérer la transition écologique et le développement de nouveaux usages.

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A l'invitation du ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari (au centre), et rassemblés sous la bannière de l’IDDRIM* (avec à la droite du ministre son président Yves Krattinger), les représentants de l’Assemblée des départements de France, de la Fédération nationale des travaux publics (Bruno Cavagné, son président), de Routes de France (Bernard Sala, son président), du Cerema (ici Pascal Berteaud, son directeur général à droite) et de Syntec-Ingénierie ont signé un « pacte d’engagement ».

Franchir un nouveau cap. C’était l’ambition revendiquée des acteurs des infrastructures de mobilité réunis mercredi 20 janvier dans l’Hôtel de Roquelaure, au ministère de la Transition écologique.

A l’invitation du ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, et rassemblés sous la bannière de l’Institut des routes des rues et des infrastructures pour la mobilité (Idrrim), les représentants de l’Assemblée des départements de France, du Cerema, de la Fédération nationale des travaux publics, de Routes de France et de Syntec-Ingénierie ont tous signé un « pacte d’engagement ». Un document qui vise à accélérer la transition écologique et numérique des infrastructures de mobilité, pour mieux répondre aux aspirations citoyennes et à l’évolution des usages.    

Un outil de transformation

Avec pour horizon 2030, ce pacte d'engagement s’appuie sur les dispositions des lois de transition énergétique pour la croissance verte, d’orientation des mobilités, de l’économie circulaire ainsi que sur la stratégie nationale bas carbone. Dans son ambition, il se veut également en adéquation avec les travaux de la convention citoyenne pour le climat et les enjeux environnementaux portés par le plan de relance gouvernemental. 

Au-delà d'établir un cadre, il liste aussi les conditions nécessaires à sa réussite, depuis l’adaptation des formations jusqu'au développement de méthodes plus collaboratives, en passant par la gestion patrimoniale des infrastructures et la libération de l’innovation. Autant de prérequis qui s’accompagneront d’objectifs quantifiables et d’indicateurs (taux de recyclage de matériaux, réduction des émissions de GES…).

Réaffirmation et accélération

Enthousiaste, le président de la Fédération nationale des travaux publics, Bruno Cavagné, n'a pas oublié de rappeler que les TP ont « depuis plusieurs années une approche volontariste de la transition écologique », avant d'ajouter : « Nous pouvons aller plus loin. Nos entreprises sont à l’origine des nouvelles techniques qui permettent de réduire l’impact des chantiers sur l’environnement. Avec la charte d’engagement, nous nous inscrivons dans un schéma vertueux qui consiste à faire connaitre ces pratiques à nos clients afin qu’elles soient intégrées par la suite dans leurs appels d’offres ». 

Du côté du Cerema et de son directeur général, Pascal Berteaud, on tient également à souligner « le chemin parcouru ensemble ces dernières années » et la mobilisation « d'une ingénierie territorialisée pour accompagner la mise en œuvre de ces engagements ».

Deux réactions auxquelles vient se joindre celle du président de Routes de France, Bernard Sala, pour qui « les entreprises ne se sont pas réveillées en 2019. Cette nouvelle initiative s’inscrit dans la continuité du pacte d’engagement volontaire signé en 2009, dans la foulée du Grenelle de l’environnement. »

L'accord d'alors avait donné naissance à l’Idrrim, vaisseau présidé par Yves Krattinger qui embarquera encore demain toutes les parties prenantes des infrastructures de mobilité. « Les travaux menés au sein des comités techniques de cet institut ont déjà permis de réduire l’impact environnemental de la production d’enrobés de 28 %, d’y intégrer plus de matériaux recyclés [17 % en moyenne à ce jour, NDLR] et de recourir davantage aux enrobés tièdes », poursuit le représentant des entreprises de travaux routiers.

Une nouvelle étape

Au travers de ce nouvel engagement, il s’agit pour tous, et avec le concours de l'Etat, d'accroître la coordination entre maîtres d’ouvrage, maître d’œuvre et entreprises. « Découper les choses entre maintenance, construction et exploitation ne fait plus sens. Nous devons sortir de la verticalité pour décliner au mieux les solutions en fonction des enjeux de chaque commune, intercommunalité, département ou région », analyse Bernard Sala.

Cette ambition semble aujourd'hui partagée par les collectivités, comme en témoigne la démarche entreprise par le département de la Loire Atlantique (44). Ce dernier n’a pas attendu pour s’emparer de ce nouvel outil. Dès la fin de l’année 2020, il a établi une feuille de route détaillée en matière de mobilité sur la base du contenu du pacte [ le document est validé depuis mai, mais sa signature a été reportée au 20 janvier à cause de l'épidémie de Covid-19, NDLR]. Il s’y engage à libérer l’innovation en favorisant l’expérimentation, à déployer des chaussées plus économes en ressources, à répondre à l’ambition de « zéro artificialisation », à prévenir les nuisances sonores et à améliorer la sécurité routière. Un projet qui oblige le département puisque les actions menées pour atteindre ces objectifs feront l'objet d'évaluations régulières.

Alors que la Gironde et l'Hérault sont déjà prêts à s'investir dans des démarches similaires, Bernard Sala veut croire que ce pacte d'engagement peut contribuer « à faire de la dimension environnementale d'un projet une évidence, au même titre que l'est déjà la prise en compte de sa dimension économique ».

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