Les services de météorologie avaient prévenu : depuis vendredi 18 février 2022, des rafales pouvant aller jusqu’à 120 km/h par endroit se sont abattues sur le nord de la France. Les tempêtes Eunice puis Franklin ont conduit les services de la préfecture à placer la région Hauts-de-France en vigilance orange. Une vigilance de tous les instants pour les acteurs du bâtiment.
Chez Rabot Dutilleul Construction par exemple, Guillaume Wolgusiak a suivi ses chantiers comme le lait sur le feu. « En amont d’abord, via le service Agate Météo. Nous avons ensuite informé par courriel, en interne mais aussi nos sous-traitants, et donné des préconisations comme le rangement des zones de stockage, des mises à l’abri d’éléments de chantier ou encore le passage en mode girouette des grues », détaille l’animateur Qualité Sécurité Environnement (QSE).
Le passage en intempéries a aussi pu parfois être déclenché tandis qu’un service minimum et une tournée des chantiers ont été maintenus pendant la durée de l’événement. « Le lendemain du phénomène, à la tournée de redémarrage - impliquant notamment une vérification des mécanismes des appareils de levage - nous n’avons pas relevé de gros dégâts », souffle le responsable, tout au plus des grilles de chantier écroulées sous le poids des bourrasques.
Spectaculaire chute de grue
Bien moins spectaculaire qu’à Saint-André-lez-Lille, sur le chantier du futur quartier Quai 22 porté par Bouygues Construction, où on déplore la chute d’une grue. Un incident spectaculaire qui n’a heureusement occasionné aucune victime.
Source : La Voix du Nord
Lycée fermé
Dans la Somme, Eunice a parfois laissé des stigmates plus importants. Comme à Abbeville où le lycée Boucher-de-Perthes n’a pas pu rouvrir ce lundi 21 février au matin après les vacances scolaires. Une partie de bâtiments a en effet subi d’importants dégâts - tuiles emportées, toitures arrachées - obligeant à une sécurisation des lieux avant de pouvoir accueillir de nouveaux les élèves.
A Rouen, c’est la tempête Franklin qui a fait tomber dans la soirée du 20 février des éléments de l’infrastructure du palais de justice de Rouen. L’ancien parlement de Normandie avait déjà subi des dégâts lors du passage d’une tempête en 2017.
Des réseaux malmenés
Chez SNCF Réseau, ces deux derniers épisodes de tempête ont au total engendré 130 incidents sur le réseau des Hauts-de-France. Tous d’origine très variée : arbres, toitures et serres ont nécessité une très forte implication des équipes spécialisées, tant dans la réparation de la voie ferrée que des caténaires. Les trains ouvreurs ont permis de faire la reconnaissance de l’ensemble du réseau et d’engager les réparations nécessaires à la reprise de la circulation.
De quoi mobiliser pas moins de 300 personnes sur le front jusqu’à ce lundi matin. « Une très forte mobilisation de SNCF TER avec une grande anticipation des équipes qui, dès jeudi, ont pris la décision d’interrompre les circulations le vendredi à 12 heures par mesure de sécurité. (...) Au final, les décisions se sont avérées être les bonnes puisque qu’aucun train n’a été bloqué en pleine voie », se félicite l’entreprise.
De son côté, Enedis, gestionnaire du réseau électrique, assure ce mardi que 100% des 170 000 clients touchés au plus fort de la tempête Eunice, notamment dans l’audomarois, le calaisis, la Flandres et la région lilloise devaient être totalement réalimentés dans la journée. Et ce, grâce au travail de quelque 1000 agents Enedis et des entreprises prestataires.
