« Faire du neuf avec du vieux »
Le Puca vient de lancer une deuxième session « REHA : Requalification à haute performance énergétique de l’habitat ». En quoi consiste ce programme ?
Ce programme de recherche et d’innovation a pour objet de promouvoir la requalification de logements existants. Il s’inscrit dans l’élan du Grenelle de l’environnement qui vise à diviser par 4 les consommations d’énergie du bâtiment, mais également à améliorer les qualités urbaine, architecturale et d’usage de ces bâtiments qui ne répondent plus aux attentes d’aujourd’hui. Avec pour corollaire, une visée de valorisation du patrimoine.
Qu’est-ce qui différencie cette deuxième session de la première ?
Cette nouvelle session* s’ouvre à des opérations qui regroupent plusieurs bâtiments. Ce qui va permettre aux candidats d’explorer les possibilités de mutualisation des équipements techniques, de l’énergie et des services à l’échelle de l’îlot par exemple. Ilot à énergie positive, à récupération d’eau pluviale, à services d’entretien et tri des déchets communs… Nous souhaitons aussi encourager sur une même opération la diversification selon plusieurs axes : des fonctions (logements, commerces, bureaux…), des statuts (locatif, accession, public et privé…), des typologies (restructuration des logements existants, prolongements de bâtiments existants, création de nouveaux logements, voire de nouveaux bâtiments…). Cette diversité s’inscrit dans une démarche d’adaptation de l’offre à la demande et économique.
La dimension économique est-elle renforcée dans cette deuxième session ?
Outre la baisse des charges rendue possible grâce à la réduction des consommations d’énergie, l’économie des opérations repose sur la dimension reproductible des solutions et process proposés, à travers leur industrialisation. Nous recherchons des solutions adaptables et déclinables afin de favoriser la réduction des coûts de construction grâce à la standardisation, ce qui n’induit pas nécessairement l’uniformisation. Mais l’équilibre économique repose également sur une réflexion approfondie portant sur la valorisation foncière : par exemple, celle des droits à construire (utilisation d’un coefficient d’occupation des sols par exemple) ou même la vente de charge foncière.
La première session de REHA n’a pas actuellement débouché sur des opérations en maîtrise d’ouvrage privée. Y-a-t-il un blocage notamment avec les copropriétés ?
Les décisions dans les copropriétés sont particulièrement difficiles à obtenir. Des propositions d’innovations ont bien été faites, mais à ce jour sans succès quant à leur concrétisation. La deuxième session de REHA, avec son incitation à proposer des montages financiers innovants et à recourir à des outils tels que les contrats de performance énergétique, ou même des offres globales de financement-construction-exploitation pourrait séduire les copropriétés qui ont le plus besoin de faire un saut technique vers la performance énergétique. Sans oublier le développement d’une boîte à outils afin de les aider à préparer une intervention optimale tant sur les plans programmatique, technique que financier.