Oyez-Oyez ! Ne quittez ni vos villages ni vos petites villes, vous allez bientôt avoir tout sous la main en complicité avec votre métropole. Vous aurez même de nouveau envie de voter !
Urbanisme du bonheur
C’est à cela aussi que sert l’urbanisme : donner les bonnes idées pour rendre les gens heureux de vivre chez eux où qu’ils soient dans l’hexagone sans qu’ils se sentent pour autant déclassés, sans la même égalité des chances, sans qu’ils se croient obligés à s’agglutiner inconnus dans une très grande ville aux conditions de logement inaccessibles.
Tout en installant pour chacun d’eux une pratique démocratique plus à sa portée où il pourra mieux comprendre et vivre une vie politique de citoyen actif, travailler, mieux agir sur tout son environnement et assurer le cycle complet d’éducation des enfants sans avoir dû déménager dans les franges d’une des grandes villes des autres.
La bonne échelle
Organisons tout notre territoire en métropoles responsables : les métropoles actuelles plus quelques autres, élargies chacune aux centaines de milliers d’habitants des villages et des petites villes alentour. Dotons-les de belles responsabilités (compétences) et de vraies prérogatives (droit à la différence). On aura ainsi établi à la bonne échelle les conditions de solidarité et de proximité nécessaires pour assurer l’avenir de chacun. Un avenir qui doit en effet se bâtir aujourd’hui différemment.
Si elle a fonctionné aux XIX et XXèmes siècle, la solution de l’exode rural et du doublement des grandes villes est incompatible aujourd’hui avec tout ce qui bloque les sociétés européennes, de la transition écologique impérative aux conditions rouillées de l’ascenseur social, et de la discrimination rampante par l’accès au logement au recul hyper-dangereux de la participation électorale.
Complicité par la proximité
Organisons ainsi localement par complicité de proche en proche une France constituée d’un tissu de métropoles aussi autonomes que possible, fierté de leur « pays », foyer d’innovation et d’éducation, rayonnement de leurs habitants et de leurs entreprises, organisant démocratiquement les solidarités, les services et l’accès à la nature à leur manière entre leurs habitants, citadins et villageois.
Utopie ! Evidemment non, et heureusement d’ailleurs pour la moitié des français qui ne vivent ni à Paris ni dans les très grandes villes ! Un des exemples : l’accessibilité aux services et à l’emploi. Comme je l’ai documenté à plusieurs reprises, donnons 200 euros d’argent public par mois et par usager en plus de la contribution directe du voyageur (comme actuellement pour le Pass-Navigo dans la métropole parisienne) à chacune de ces nouvelles Métropoles et elle élargira son réseau de transport en commun cadencé à tous ses nouveaux habitants, même à 80 kilomètres !
La fin du millefeuille
On ne parlera alors plus de « déserts » mais de temps de trajet comme pour aller d’un bout à l’autre de Paris, de Lille, Marseille ou autres Nantes.
Réussir cela, c’est évidemment le substituer à l’imbrication trop complexe des départements et des régions administratives, hérités d’autres passés français lorsqu’on n’osait pas faire confiance à la démocratie locale et que l’horizon de chacun pouvait être limité à aller briller à Paris. L’avenir est un chemin nécessaire et décidément très intéressant.