Le Grand Nancy met son projet de tramway entre parenthèses

Le Grand Nancy a décidé, ce 11 février, de suspendre le projet de tramway sur rail dans lequel il avait prévu d’investir 412 millions d’euros HT. La précédente majorité avait obtenu la déclaration d’utilité publique du dossier de renouvellement et d’extension de la ligne 1 de son réseau de transport urbain.

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Le remplacement de l’actuelle technologie hybride Bombardier par un tramway sur rail ne serait pas soutenable financièrement selon les calculs de la nouvelle majorité.

La délibération intervient un an jour pour jour après la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet de tramway nancéien. Ce 11 février, le Grand Nancy a décidé de « surseoir » à l’engagement pris par la précédente majorité de renouveler et d’étendre l’actuelle ligne 1 de son réseau de transport urbain.

Le nouveau président de la métropole, Mathieu Klein (PS), ne faisait guère mystère de ses intentions de revoir le projet de 412 millions d’euros HT d’investissement mis sur les rails il y a trois ans.

Concrètement l’élu juge le scénario « non soutenable » dans le cadre de son mandat « sans impacter de manière significative les autres investissements nécessaires à la métropole ». Il appuie son raisonnement sur un rapport de la Chambre régionale des comptes du 2 juillet 2020 et l’audit financier commandé au cabinet FLC qui s’inquiètent tous deux des conséquences du projet du tramway sur une l’agglomération déjà fortement endettée. Un risque déjà pointé du doigt lors de l’enquête publique préalable à la DUP.

La délibération intervenait concomitamment au premier débat d’orientation budgétaire de la nouvelle mandature. A cette occasion, Vincent Matheron, vice-président aux Finances, a rappelé que « la crise sanitaire a amplifié une situation déjà qualifiée de tendue par la Chambre régionale des comptes. Compte tenu de ses compétences élargies, le Grand Nancy réalise aujourd’hui 75 % de l’investissement local, ce qui impacte inéluctablement son niveau de dette. »

Un nouveau projet de mobilité à l’automne

« Ce n’est pas pour autant la fin du tram » veut rassurer Patrick Hatzig, vice-président aux Mobilités. Pour l’élu « tout reste à penser » en vue de trouver une alternative à la technologie Bombardier, capable de se déplacer sur un rail central comme sur route, mais dont l’autorisation de circuler arrive à échéance le 31 décembre 2022. « Nous engageons sept mois supplémentaires de réflexion en vue de définir un nouveau projet de déplacement tous modes que nous présenterons à l’automne prochain », insiste Patrick Hatzig.

Il évoque 20 km supplémentaires de ligne en site propre pour le réseau de transport urbain, un objectif de 200 km de pistes cyclables sécurisées, le développement de zones piétonnes en centre-ville, davantage de parking-relais, etc.

L’opposition a, pour sa part, regretté par la voix de l’ancien maire de Nancy, Laurent Hénart (Parti radical), « l’abandon d’une ambition pour les entreprises, les étudiants, les soignants du territoire ». Une référence implicite aux enjeux de desserte du plateau de Brabois, épicentre du développement économique, universitaire et hospitalier de l’agglomération à l’ouest. Les élus de la commune de Vandœuvre-lès-Nancy concernés notamment par ce dernier volet, n’ont pas pris part au vote. Au total, sur 76 votants, 64 suffrages ont été exprimés, 42  « pour », 22 « contre ».

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !