Le financement de la liaison ferroviaire entre Lyon et Turin sera l'un des thèmes de la rencontre franco-italienne ce mercredi 5 mai à Paris a annoncé le ministre italien des Transports Pietro Lunardi. "Nous avons la volonté de réaliser cette liaison et nous sommes prêts à faire des sacrifices pour la financer. Nous demandons à la France de montrer les mêmes dispositions et de comprendre ce que va signifier le corridor 5 pour l'Europe", a souligné le ministre dans un entretien au quotidien La Stampa. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi se rend ce mercredi à Paris pour des entretiens avec son homologue français Jean Pierre Raffarin et va tenter de trouver un accord sur le financement de cette liaison. Le corridor 5 doit permettre de relier Lisbonne (Portugal) à Kiev (Ukraine) en passant sous les Alpes et par Trieste (Italie). Sa concrétisation est conditionnée au percement d'un tunnel de 52 kilomètres entre la France et l'Italie, comparé au tunnel sous la Manche, et à une liaison TGV et ferroutage entre Lyon et Turin. Son coût est évalué à environ 12 milliards d'euros.
Un groupe de travail a préparé un plan de financement "que les deux Premiers (ministres) doivent compléter et entériner", a précisé M. Lunardi.
"Les investissements seront partagés moitié-moitié pour les travaux entre Pont de Bonvoisin et Settimo Torinese, et nous avons travaillé sur une hypothèse de financement 60% pour l'Italie - 40% pour la France pour les travaux entre Saint-Jean-de-Maurienne et Bussoleno", a-t-il indiqué.
"Les deux Premiers (ministres) décideront si il y aura quelques pour cent en plus ou en moins", a-t-il ajouté. M. Lunardi a évoqué des discussions avec la commission européenne pour obtenir des financements communautaires, car la liaison ferroviaire Lyon-Turin fait partie des projets prioritaires de l'Union européenne. "L'investissement est important pour l'Italie. Il représente 6,7 milliards d'euros et il devra être rentabilisé au maximum", a expliqué le ministre italien.
"L'objectif est de développer le ferroutage (camions sur trains) de manière rigoureuse", a-t-il précisé.
M. Berlusconi avait annoncé le 25 février son espoir de conclure rapidement l'accord définitif avec Paris sur le projet de la future liaison ferroviaire Lyon-Turin, mais sa rencontre avec son homologue français à été différée à plusieurs reprises pour des questions d'agendas, notamment les élections régionales en France.