Sauf bouleversement, c’est lundi prochain que le chantier du COS, le contournement ouest de Strasbourg (Bas-Rhin), reprendra son cours.
Arcos, la filiale de Vinci titulaire de la concession de la future autoroute de 24 km, a fixé le 11 mai pour la relance des travaux au stade où ils avaient été interrompus le 17 mars dernier, annonce sa direction au Moniteur. La crise sanitaire avait alors mis 800 salariés à l’arrêt forcé.
Les opérations de terrassement seront les premières à redémarrer, dans le prolongement d’un calendrier qui suit un rythme comparable à celui de la plupart des chantiers de travaux publics.
Dans la foulée de la publication du guide de l’OPPBTP, les équipes de Vinci ont travaillé à sa mise en application et à son adaptation au vaste projet de 553 millions d’euros.
Malgré sa taille, le COS n’avait pas été classé prioritaire par la préfecture du Bas-Rhin dans son point de situation dans la semaine du 6 au 9 avril suivant la parution du guide. « La première priorité allait aux chantiers essentiels aux services à la population — énergie, eau, déchets, etc. — ainsi qu’à la continuité des activités de santé et à celle des transports, ce qui inclut le rétablissement de la ligne à vitesse TGV Paris-Strasbourg [interrompue sur sa section à hauteur d’Hochfelden dans le Bas-Rhin par l’effondrement d’un talus le 5 mars dernier, NDLR] », a rappelé la semaine dernière Josiane Chevalier, préfète du Grand Est et du Bas-Rhin.
40 référents Covid-19
Le COS entre par contre dans la catégorie des chantiers désormais admis à reprendre. Depuis le 28 avril, il n’est plus complètement vide d’intervenants : une centaine de personnes assurent un « redémarrage très progressif » avec quelques opérations de terrassement, d’assainissement et de construction du futur centre d’exploitation, indique Arcos.
« Cette semaine qui démarre est encore consacrée prioritairement à la mise en place des mesures de protection », poursuit le concessionnaire. Redéfinition des cheminements, maintenance des matériels, vérification du respect des dispositifs environnementaux rythment donc le début de renaissance du chantier, précise-t-elle.
Sans oublier l’identification des référents Covid-19 chez Vinci et ses sous-traitants : le COS en version post-confinement en comptera pas moins de 40.
Reste à savoir à quelle cadence les travaux pourront reprendre. Elle dépendra, notamment, de la capacité à faire venir ou non tous les itinérants spécialistes des grands projets de TP, en fonction des éventuelles restrictions de déplacement pouvant encore affecter le département du Bas-Rhin. Celui-ci comptera à coup sûr parmi les classés rouges au soir du 7 mai.
Par ailleurs, quel impact ces deux mois d’interruption exerceront-ils sur le calendrier final, qui fixe la mise en service à décembre 2021 selon le contrat de concession avec l’Etat ? « Il est encore prématuré » de se prononcer, répond Arcos. Le concessionnaire mise probablement sur un rattrapage cet été. En outre, cet aléa temporel n’est pas le premier. Le chantier avait déjà été retardé par la multiplication des recours et des « révisions de copie » en matière environnementale. Or, avant l’épisode du Covid-19, Vinci avait montré sa capacité à déployer sur place une impressionnante noria d’engins dans le but de regagner tout ou partie du temps perdu.