Le plus grand chantier d’Europe est à l’arrêt. Le 17 mars, suite aux mesures annoncées par le gouvernement et après avoir consulté les entreprises, la Société du Grand Paris (SGP) a pris la décision de leur demander de suspendre temporairement leur activité et de concentrer sans attendre leurs moyens sur la mise en sécurité de leurs chantiers. Début mars, quelque 150 chantiers mobilisant 6 300 personnes, étaient actifs sur les lignes 15 sud, 16 et 17, et neuf tunneliers étaient en train de creuser. La RATP, maître d’ouvrage de la ligne 14 sud n’avait toujours pas, le 18 mars en fin d’après-midi, fait connaître sa position.
« Les conditions ne sont plus réunies pour assurer la sécurité des compagnons »
« Les travaux du Grand Paris Express nécessitent la participation et la coordination continues de nombreux acteurs et services, indispensables pour la bonne exécution des chantiers dans les conditions attendues de sécurité, notamment pour tous les compagnons intervenant sur les différents sites, pour les avoisinants et dans le respect de la préservation de l’environnement, fait valoir la SGP. Dans le contexte exceptionnel résultant de l’instauration de mesures de limitation des déplacements, les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sécurité des compagnons sur les chantiers sans continuer à mobiliser, directement ou indirectement les services de secours fortement mobilisés par ailleurs », ajoute-t-elle, avant de préciser que les entreprises « seront indemnisées en conséquence ».
Mise en sécurité des chantiers
Concernant la mise en sécurité des chantiers, il s’agit, indique le maître d’ouvrage du futur métro, de vérifier que les travaux ont été arrêtés dans des conditions assurant la stabilité des ouvrages réalisés, de maintenir les systèmes de surveillance, de rester en mesure d’intervenir en cas de problème et enfin d’assurer le gardiennage du chantier.
Dans les prochains jours, la SGP restera en contact permanent avec les entreprises sur les décisions prises, puis le moment venu sur les conditions de reprise. Celle-ci s’effectuera chantier par chantier, avec une montée en charge progressive. Le maître d’ouvrage espère que les entreprises « redémarreront au plus vite leur activité dès que les conditions techniques et sanitaires seront réunies, le temps d’une reprise en toute sécurité ». Quant à l’impact de cet arrêt de l’activité sur le calendrier de réalisation des travaux, il est encore trop tôt pour se prononcer. « Tout dépendra de la durée effective de la suspension », indique la SGP.