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La ville, c'est punk

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ALBERT_Marie_Douce , journaliste Le Moniteur

Il faut être culotté, quand même, pour tenir séance sur la fabrique urbaine et intituler sa conférence « Faire la ville pas chiante ».

Sans doute fallait-il être aussi fine et enthousiaste connaisseuse de ces choses qu'Ariella Masboungi, Grand Prix de l'urbanisme 2016, pour glisser ce thème qui claque dans le programme des Entretiens de l'aménagement, organisés en juin à Toulouse par le Club Ville Aménagement.

Bien sûr, Ariella Masboungi aurait pu choisir un vocabulaire plus onctueux, évoquer la cité accueillante ou aimable. Seulement, ces mots empreints de bienveillance sont devenus de grosses ficelles du politiquement correct et du marketing de l'urbain. Et pour avoir souvent entendu que « l'urbanisme c'est barbant, personne n'y comprend rien », on se dit que ça ne pouvait pas faire de mal d'y aller franco. Faire la ville pas chiante, et y intéresser ses habitants, c'est peut-être commencer par arrêter les discours parfaitement emmerdants.

Plutôt que de parler processus décisionnel et gouvernance ou démarches de participation, de jargonner smart cities, mixité fonctionnelle, renforcement de la cohésion sociale, ne faut-il pas admettre que l'objectif, aussi facile à énoncer que complexe à atteindre, est de bâtir des lieux sympas ? A Toulouse, Ariella Masboungi rêvait à haute voix de quartiers « où l'on a envie de s'arrêter et de s'asseoir », tandis que le maire de Bruxelles, Philippe Close, faisait aimer sa ville avec des mots simples et francs. « Nous sommes les derniers punks d'Europe », affirmait l'élu belge. Faire de l'urbanisme punk, voilà bien une idée qui dépote.

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