Le bâtiment Branly serait uniquement un élégant immeuble de bureaux s’il n’était, en plus, recouvert d’une épaisseur végétale qui en fait une sorte d’objet vivant, à la typologie non identifiée, oscillant entre l’architecture tertiaire et domestique. En fait, derrière cette façade organique au sens propre du terme, surnommée «mur poilu», l’administration du musée est ici logée; son activité se dessine au travers des baies vitrées qui percent ce jardin vertical conçu par Patrick Blanc.
D’une surface de 800 m2, le mur végétal se compose d’environ 15000 plantes (150 espèces du Japon, de la Chine, des Etats-Unis et de l’Europe centrale). Partant du constat que « les racines des plantes sont capables d’exploiter des substrats très peu épais, à la surface des rochers», Patrick Blanc en conclut qu’elles peuvent se développer sur d’autres types de supports pour la végétalisation des bâtiments.
Son système breveté superpose plusieurs éléments de faible épaisseur, qui permettent la fixation des racines et la croissance des plantes, sans terre. Un feutre polyamide, à fort pouvoir de capillarité et de rétention d’eau, est agrafé sur une plaque PVC étanche, elle-même fixée sur une ossature métallique accrochée en façade (Réalisation Eiffel-Laubeuf). C’est sur le feutre gorgé d’eau que se développent les racines (une vingtaine de végétaux par mètre carré). L’arrosage, programmé par électrovannes, s’effectue par tuyau en haut du mur. Le tout apportant au bâtiment une isolation thermique supplémentaire.

