Le chiffre parle de lui-même. « D'après l'Assurance maladie, 15 % des accidents de chantier survenus en 2017 étaient dus à des collisions entre engins mobiles et piétons », martèle Anthony Drogueux, cofondateur de Reckall, start-up lozérienne née fin 2016. Face à ce constat, cet ex-ingénieur sécurité dans les TP n'est pas resté les bras croisés. Avec deux associés, Ludovic Vasseur et Quentin Chianta, il a imaginé le système anti-collision Crossbox, « pour répondre à des besoins non satisfaits par les solutions offertes sur le marché ». Au lieu d'une seule fonction engin-piéton, la Crossbox intègre en effet d'autres logiciels à la carte : engin-engin, engin-poids lourd ou voiture, engin-obstacle. Le système intègre un contrôle d'accès sur le chantier ou la carrière et une surveillance, en temps réel, d'opérations dangereuses.
Interaction. « Alors que nos concurrents emploient une ou deux technologies, nous combinons la communication embarquée, des récepteurs de signaux GPS et des émetteurs-récepteurs radio », souligne Anthony Drogueux. Concrètement, les machines sont dotées d'un écran tactile ; les piétons, d'un casque intelligent ; et les engins roulants, d'un boîtier. En interaction, ces équipements détectent les obstacles et émettent un message vocal ou un « bip » doublé d'un voyant lumineux. Les distances de détection sont paramétrables d'un à plusieurs centaines de mètres, et le délai d'avertissement est proportionnel à la vitesse du véhicule. « Une mémoire interne permet aussi de cartographier les déplacements pour s'assurer du respect des consignes », précise Anthony Drogueux.
Le coût de ce matériel « éco-conçu et made in France » ? Entre 10 000 et 30 000 € selon le nombre d'options, pour un site de petite taille, la Crossbox pouvant également être louée. En phase active de commercialisation, Reckall a déjà séduit Colas et Lafarge, et prévoit d'équiper une dizaine de sites en 2019.