LA RÉUNION La construction d’églises en plein boom

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Pas moins de trois églises et un monastère sortiront de terre à la Réunion cette année. Dans l’île où la population est très croyante, l’évêché et les paroisses doivent répondre à la demande des fidèles. L’Eglise catholique contribue à sa manière à la bonne santé du secteur du bâtiment, en construisant des lieux de culte à un rythme soutenu.

Un édifice a été livré en avril à Trois-Bassins. Un autre doit être construit au cours de l’année à Saint-Leu. Le chantier d’un troisième sera lancé fin 2006 à Saint-Pierre. Enfin, un monastère destiné à accueillir 15 personnes verra aussi le jour à Saint-Louis. En 2007, la case vétuste où officie le prêtre de Cambourg sera remplacée par un bâtiment neuf, la vieille église de Trois-Mares sera rasée et reconstruite.

Cinq annéesd’investissements. Gilles Rivière, l’économe du diocèse, est un homme occupé ! « Beaucoup d’églises sont saturées, nous avons devant nous encore cinq années d’importants investissements pour répondre à la demande », explique-t-il. Catholiques pour la plupart, les Réunionnais sont encore très pratiquants, même si un effritement de l’assistance commence à se faire sentir à Saint-Denis. Ils sont également moins enclins qu’autrefois aux longs trajets pour se rendre à la messe : « Pour conserver les fidèles, il faut se rapprocher d’eux et démultiplier les églises », poursuit Gilles Rivière. Les constructions sont financées par les paroisses et l’évêché, les investissements validés par le conseil d’administration de l’association diocésaine, qui porte les appels d’offres.

Le diocèse n’a pas d’architecte attitré, mais choisit des hommes de l’art ayant déjà fait leurs preuves sur des bâtiments hauts : indispensable, au pays des cyclones. Le respect des normes de construction contribue à renchérir le coût des opérations, là où autrefois des planches et des clous mis en place par des paroissiens bénévoles suffisaient à édifier un lieu de culte.

Manque de foncier disponible. Une chapelle de 200 places, sans clocher et hors équipements, coûte 300 000 euros. Le chiffre monte à 1,2 million d’euros, voire 1,5 million pour une église de 800 places. Avec les parkings, une construction nouvelle nécessite également 1 500 m2 de terrain et certains projets sont bloqués par l’absence de réserves foncières de l’évêché.

« Dans quinze ans, nous commencerons à voir des églises à moitié vides, comme en métropole, estime Gilles Rivière, lucide quant au niveau de pratique des nouvelles générations. Nous devons compter chaque euro. C’est la raison pour laquelle nous nous orienterons à l’avenir vers des investissements de rapport, pour compenser la baisse prévisible des recettes des quêtes dominicales, qui représentent aujourd’hui 90 % de nos ressources. »

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