L’épidémie de chikungunya, qui sévit à la Réunion depuis le mois de janvier, a été la cause de 3 000 arrêts de travail hebdomadaires au cours des semaines écoulées. Le secteur du BTP n’a pas été épargné par cette maladie véhiculée par un moustique, qui provoque une forte fièvre suivie de douleurs articulaires très invalidantes. Selon une estimation de la Fédération réunionnaise du BTP, 7 % des effectifs du secteur avaient été concernés par un arrêt de travail entre le 23 janvier et le 10 février. 57 % des entreprises comptaient du personnel arrêté pour cause de chikungunya à ces dates, la durée moyenne des arrêts maladie étant de 8,5 jours.
« L’épidémie provoque des difficultés dans les grandes entreprises quand elle touche l’encadrement, les grutiers ou les conducteurs d’engins, explique Bernard Tillon, délégué de la fédération régionale du BTP. Chez certaines PME, un tiers de l’effectif est en arrêt maladie. Tout le monde fait avec les moyens du bord, ou en recourant à l’intérim. La poursuite de l’épidémie pourrait poser des problèmes sur des chantiers : il suffirait que quelques salariés de corps d’état très techniques soient arrêtés pour tout bloquer. » Toutefois, le 17 février, aucune entreprise n’avait déposé de demande de chômage partiel, selon la FRBTP. Au 12 février, date de la dernière estimation officielle, le chikungunya avait touché 110 000 personnes à la Réunion, sur une population totale de 780 000 habitants. Le secteur économique le plus menacé est celui du tourisme.