La Région Rhône-Alpes justifie son opposition à l’A51

Le Conseil régional de Rhône-Alpes a annoncé jeudi son refus de financer un éventuel prolongement de l'autoroute A51, Grenoble-Sisteron. Gérard Leras, élu Vert et président de la commission des transports s’en explique.

Pourquoi la majorité s'oppose-t-elle si fermement au projet de prolongement de l'A51 ?

Grenoble est déjà asphyxié et prolonger l'A51 aurait suscité un trafic pendulaire quotidien. De plus, l'estimation d'accroissement du trafic retenue dans cette hypothèse est trop basse. Entre une journée normale et la période estivale, le nombre de véhicules par jour peut être multiplié par cinq, à une période particulièrement favorable à la pollution à l'ozone. De plus, l'A51 aurait créé un afflux de poids-lourds pour franchir le col du Fréjus ou le col du Montgenèvre. A un moment où on parle d'un traitement ferroviaire de ce problème, l'A51 aurait été en concurrence directe avec le Lyon-Turin.

Quels sont les avantages de la solution que vous soutenez ?

Nous avons opté pour un aménagement des routes nationales existantes et une amélioration des infrastructures ferroviaires en complément, qui est une solution qui a des tas d'avantages. En réalisant des travaux sur les RN75 et 85, qui sont distantes de plusieurs kilomètres, on permet un aménagement de la zone traversée par l'est et par l'ouest. Ces travaux coûteront quatre fois moins que l'option autoroutière et les travaux ferroviaires complémentaires ne reviendront pas à plus de quelques dizaines de millions d'euros au maximum.

Pensez-vous que le projet de prolongement de l'A51 soit définitivement enterré ?

Les deux tracés autoroutiers regroupaient des difficultés géologiques et hydrogéologiques considérables. En fait, le coût du prolongement de l'A51 est inchiffrable, car les estimations de 1,8 à 2,2 milliards d'euros ont été réalisés très en amont. Il n'était pas réaliste d'espérer voir les pouvoirs publics amener 75% du coût d'une autoroute dont la justification en termes de flux est très faible. Pour ce qui est du projet que nous soutenons, les nationales seront à partir du 1er janvier 2007 sous la responsabilité des départements, qui devront décider. La région est prête à les aider, mais nous serons vigilants pour ne pas avoir des nationales qui ressemblent à des aménagements autoroutiers.

(AFP)

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